Festival Cinéma et Migrations d’Agadir
Depuis quelques jours, le festival cinéma et migrations d’Agadir fait l’événement, non seulement dans la région, mais à travers le pays voire le monde, puisque nombre de cinéastes de plusieurs horizons y participent corps et ânes.
A la différence de plusieurs villes du royaume qui ont eu, et auront sans doute, leur cinéma respectif, la capitale du Souss abrite un événement de haut calibre. Comme à l’accoutumée, depuis seize ans, jour après jour, cette activité artistique hors pair draine une pléthore de penseurs, de critiques, de cinéastes, d’intellectuels, traitant par l’image et le verbe leurs soucis de société, entourés par un public en liesse.
Depuis déjà plus d’une décennie, le festival cinéma et migrations constituait, pour tous les mordus du cinéma, le refuge du grand salut et le substitut de l’atroce frustration. Et pourtant, le cinéma d’Agadir dont la thématique féconde et porteuse n’est plus un secret pour personne, puisqu’elle s’incruste dans le registre le plus étendu de la planète, se veut un espace privilégié de débat et de réflexion judicieuse sur les dessous du phénomène migratoire à travers le globe, notamment lié aux compatriotes installés en Europe et partout dans le monde.
La seizième édition du «Festival Cinéma et Migration» illumine donc les rampes du cinéma Rialto. Une tradition qui continue de briller de mille feux. En effet, comme d’habitude, le festival d’Agadir Cinéma et Migrations a invité une multitude de stars marocaines qui imprime, encore une fois, à ce rassemblement, une note d’intimité et de liesse avec les fans qui ne cessent de côtoyer et choyer leurs idoles, en chair et en os. Il est bien clair que, au-delà des programmes variés et attractifs que l’association Al Mobadara, organisatrice de cet événement annuel, a bien eu le soin de mettre sur pieds, le festival se distingue chaque année par cette sorte d’intimité émotionnelle qui unit les vedettes du cinéma marocain et leur fans.
Cinéma Rialto était non seulement un havre de projection cinématographique, mais également un âtre soyeux de débats sereins des chefs d’œuvre lors des séances de ciné clubs, de meetings politiques et de prestations théâtrale et musicale. Le festival d’Agadir Cinéma et Migrations, qui souffle aujourd’hui, ses treize années est, sans doute, attaché à ce patrimoine qui résonne encore sous la voix des sommités de l’art, de la culture et de la politique. On peut toujours comprendre l’état désastreux dans lequel se trouve une bonne partie de nos cinémas, du fait, justement, que les gens n’y vont plus. Devant cet abandon, les propriétaires, vivotant, se trouvent dans l’obligation de fermer boutique et d’aller voir ailleurs, où le foncier devient alléchant.
De même, il faut bien dire que ces mêmes gens, contaminés par les mutations profondes du commerce et l’urbanisme, ne cherchent plus à investir dans le cinéma aussi aléatoire que velléitaire, surtout qu’ils ne déploient aucun effort pour restaurer et rénover son local transformé en taudis piteux. Cependant, il serait incivique de sacrifier un patrimoine culturel et sociétal qui appartient, dorénavant, à toute une conscience collective. C’est le cas du cinéma Salam qui git toujours tel un pachyderme éventré et, maintenant, du cinéma Rialto qui tire sa révérence au grand dam des populations. Un débat profond auquel sont conviés les institutionnels, les élus, la société civile, les professionnels…pour sortir la ville du marasme de la privation consternante.
Saoudi El Amalki
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Abdallah Boussouf, SG du CCME
Partenaire de premier plan du «Festival Cinéma et Migration d’Agadir», le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME) s’attelle, de son côté, à faire de cet événement le point de mire des intellectuels, des chercheurs et des intéressés à la cause migratoire afin qu’ils réfléchissent et se concertent sur la problématique et y porter attention et intérêt. Le festival Cinéma et Migrations propose, en effet, une programmation éclectique avec des œuvres cinématographiques provenant d’autres pays du continent et d’ailleurs, avec comme invité d’honneur le cinéma de Belgique.
«Nous espérons faire du festival un espace pour favoriser les rencontres et les échanges entre les hommes et les femmes du cinéma, les médias et le grand public du Maroc, de la Côte d’Ivoire et, au-delà, avec le reste de notre continent africain», souligne Abdellah Boussouf, Secrétaire Général du Conseil de la Communauté des Marocains à l’Etranger, tout en se félicitant de voir cette activité gagner en maturité et progresser en matière de réflexion et de recherche. Sa présence en cette édition donne, sans nul doute, beaucoup d’impulsion à cet événement qui constitue, désormais, le pôle d’attraction de nombre de visiteurs et de participants.
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Driss Moubarik, président de l’Association Initiative Culturelle
Un militant actif qui s’adonne corps et âme pour la réussite de cet événement de belle facture. Homme de culture et de communication, depuis déjà des lustres, il se distingue par son raffinement, son savoir-faire et surtout son engagement inlassable. Driss Moubarik ne cache pas sa satisfaction à l’égard du rayonnement de cette activité qui prend de plus en plus d’ampleur. «L’édition 2019 met à l’honneur la Belgique, un choix motivé par la qualité du cinéma et des artistes ainsi que par les liens solides d’amitié historiques et de coopération étroite liant nos deux pays», indique le président de l’Association Initiative culturelle».
En effet, en compagnie de son fidèle «complice», Aziz El Omari, directeur du festival et véritable tête pensante et exécuteur de talent, Driss Moubarik met du punch dans le programme de ce rendez-vous, en prévoyant le tout nouveau menu pour cette manche qui promet beaucoup, compte tenu des têtes d’affiches annoncées. On appréciera chez lui également cette rigueur de l’organisation et surtout la disponibilité affichée envers tous les festivaliers qui se sentent bien «dans leur peau» et ce, durant tout leur séjour à Agadir.