Exposition Gharbaoui au MMVI
La culture est un pilier majeur pour le tourisme marocain, activité essentielle dans l’économe nationale, a déclaré lundi à Rabat, la ministre du Tourisme, de l’Artisanat, du Transport aérien et de l’Economie sociale, Nadia Fettah Alaoui, à l’occasion de l’inauguration de l’exposition événement, «Gharbaoui : L’envol des racines», organisée par le musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain en hommage à l’artiste marocain Jilali Gharbaoui.
Estimant la culture comme «partie intégrante du patrimoine immatériel marocain», Mme Fettah Alaoui s’est dit, dans une déclaration à la MAP, ravie de participer à l’ouverture de cette exposition qui célèbre le précurseur de l’abstraction lyrique et gestuelle et l’un des fondateurs de la modernité artistique au Maroc. La ministre a fait observer, à cette occasion, que le Maroc attire des «gens du monde entier pour découvrir notre pays, sa nature mais également la richesse de sa culture».
«Nous veillons, avec les départements de la culture et du tourisme, à travailler main dans la main pour promouvoir cette culture, et faire voyager à travers l’histoire et les différentes régions de notre pays», a-t-elle expliqué.
Sur la relance du secteur touristique en ces temps de crise, Mme Fettah Alaoui a noté l’existence de «prémices d’ouverture et de signaux positifs». Elle a estimé nécessaire de «garder espoir dans notre capacité à savoir rassurer les touristes marocains et étrangers pour faire confiance à nos dispositifs sanitaires et leur redonner envie de visiter ce beau pays, connu pour sa chaleur, sa culture, et qui les attends à bras ouverts».
L’exposition «Gharbaoui : L’envol des racines», ouverte au public du 23 septembre au 8 février 2021, coïncide avec le cinquantenaire de la disparition de l’artiste, et est le fruit d’une collaboration institutionnelle entre la Fondation Nationale des musées, la fondation Al Mada et le groupe Attijariwafa Bank.
L’exposition réunit plus de 70 œuvres qui retracent une carrière prolifique qui puise ses racines dans l’ambiance artistique des années 50 et 60.
Né en 1930 à Jorf El Melha dans la région de Sidi Kacem, Jilali Gharbaoui décède à Paris en 1971, alors qu’il n’avait que 41 ans. Placé dans un orphelinat à l’enfance puis livré à lui-même à l’adolescence, Gharbaoui sera un homme «seul», en quête de lumière et de liberté.
Très jeune, Gharbaoui peint avec un sens «inné» de geste spontané, comme il est conscient de son attirance pour l’abstraction. Il obéira ainsi toute sa vie à son instinct et à une expressivité lyrique, allant parfois jusqu’aux confins de l’inconscient dans sa quête de lumière, lit-on dans un document de présentation de l’exposition.
Sa «gestualité impulsive traduit bien l’hyper-émotivité du personnage, le côté vibratile de ses pulsions physiques et mentales», note Restany en 1990, cité dans le document.
Ayant passé une enfance difficile, Gharbaoui a fait de son art l’expression de ses angoisses et de ses douleurs en se projetant dans une quête spirituelle et mystique canalisée par la recherche inlassable de la lumière. Premier lauréat marocain de l’Ecole Nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, il crée ses premiers tableaux gestuels abstraits, prend part à des biennales et nourrit sa création d’artistes européens.