L’amazighité dans le concret!

La langue amazighe n’est plus un slogan, mais un fait plausible, inscrit dans la dynamique constitutionnelle. Après de longues périodes de combat sans relâche, la culture et la langue amazighes jouissent de la légalité, sans ambages. A présent, il n’est plus question de leur constitutionnalité, mais de leur application dans la réalité vécue. Il ne s’agit pas non plus, de mettre en exergue ce parcours laborieux du mouvement amazigh quis’est déclenché au moment où les droits dont, en fait, celui de l’identité et la langue amazighes, étaient littéralement bafoués par un système répressif.

Depuis, la cause amazighe s’est érigée en une marque identitaire de premier plan, jusqu’à l’instant où la reconnaissance déclarée ne fusse qu’une question detemps, au regard des insistances accrues des forces éclairées de la Nation. Son officialisation au niveau de la nouvelle Constitutions’est insérée dans la série de générations de réformes, car, en effet,le combat que les progressistes et les démocrates authentiques ont mené pour la réhabilitation de ce droit légitime,  au côté des intervenants associatifs amazighs, toutes sensibilités confondues, est indissociablement lié aux multiples luttes à caractère institutionnel, social, économique, culturel…

On ne saurait alors concevoir une expression de démocratisation d’un volet vital et sensible, tel que l’amazighité, en dehors de tous les autres axes de la vie actuelle.

Il serait insensé de s’attendre à meilleure prestation de l’incorporation généralisée de tamazight dans le curricula scolaire, face à de tels déficits structurels de l’enseignement. D’autre part, le domaine de la communication et de l’information a été aussi longuement débattu et en évidence l’acuité de ce volet en tant qu’outil véhiculaire de la culture et de la civilisation amazighes, au même titre que l’enseignement. Tout en insistant sur le fait que le discours sur l’amazighité se devrait de passer du stade protestataire à une phase beaucoup plus technique et rationnelle pour permettre la matérialisation des enjeux de Tamazight, d’une manière équitable et fluide.

Enfin, il s’avère essentiel et fondamental de considérer la langue amazighe comme étant une question qui revêt un caractère national, de par sa présence au quotidien à divers horizons. Cette problématique est mise sous orbite et s’inscrit, effectivement, dans une volonté manifeste de mettre à contribution des textes constitutionnels pour une mise en pratique sereine et collective.C’est également et avant tout, le rôle de l’Etat qui devrait s’assumer pleinement sur cette ébauche nationale.

Saoud El Amalki

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