Abdelaziz Tahiri, un des fondateurs du mouvement Ghiwani

Laâyoune Âyniya : «une chanson à couleurs du drapeau, à l’odeur du pays et aux rythmes marocains»

Propos recueillis par O.K

Depuis la marche verte en 1975, de nombreuses œuvres musicales ont été réalisées par divers artistes. Mais l’œuvre la plus célèbre de toutes est sans doute «Laâyoune âyniya» du groupe «Jil Jilala». Une chanson nationaliste exprimant l’attachement des marocains au Sahara. La chanson est encore entonnée de nos jours, notamment lors des mariages et autres festivités.

A l’occasion du l’anniversaire de la marche verte, Al Bayane avait contacté Moulay Abdelaziz Tahiri, pionnier du mouvement des Nass El Ghiwane et membre du groupe Jil Jilala, qui était également poète, parolier, compositeur, musicien, chanteur et comédien à ses heures. Les propos.

Al Bayane: Parlez- nous de l’époque où vous avez produit «Laâyoune âyniya».

Moulay Abdelaziz Tahiri: C’était une très belle époque. Je me rappelle qu’en 1974, avec le groupe «Jil Jilala», nous avions commencé à voyager au niveau national et international, notamment à Laâyoune afin d’animer les centres militaires de la région. Nous recevions énormément d’invitations à cette époque là. Ensuite, nous avions appris que c’était des invitations mondiales qui incitaient le Maroc à avoir l’Indépendance de son Sahara. Puis, nous avions décidé de faire une œuvre musicale afin d’exprimer l’amour que nous portons à notre pays. Ensuite, nous avions commencé la recherche des paroles et mélodies. Cela ne nous a pas pris beaucoup de temps pour tout rassembler. A ce moment même, nous avions entendu le discours de Sa majesté le feu roi Hassan II où il donnait les ordres pour la marche verte. C’était l’occasion pour nous d’aider musicalement cette manifestation et c’est là que nous avons enregistré «Laâyoune âyniya».

Vous avez été félicité par Feu le roi Hassan II. Comment avez-vous vécu cette action?

C’était un réel honneur pour nous d’avoir été félicités par Sa majesté. C’était une fierté et une très grande récompense morale pour tous les membres du groupe, surtout que nous n’avions fait aucune allusion à sa royale personne dans la chanson.

La chanson a été reprise par beaucoup de jeunes artistes. Comment voyez-vous ces reprises?

Personnellement, je trouve que la musique est un héritage culturel pour toutes les générations. Il est vrai que, nous somme les auteurs de cette œuvre, mais cela nous réjouis de la voir interprété par plusieurs artistes nationaux et internationaux. Il y’a des artistes qui nous ont fait part de leur envie de vouloir reproduire cette chanson ; il y’en a qui nous ont payé ; il y’en a d’autres qui nous l’ont demandé avec une grande gentillesse, tout comme il y’en a qui l’ont fait sans aucun coup de fil. Cela ne nous dérange pas, car nous avons fait la musique pour la musique.

Qu’est-ce que « Laâyoune âyniya » a fait pour Jil Jilala? Pour être sincère, c’est la chanson qui nous a fait le plus connaitre. Elle nous a beaucoup aidés à nous produire sur des scènes un peu partout à l’échelle nationale et internationale, surtout que la communauté marocaine à l’étranger aimait beaucoup cette chanson. C’était un peu la chanson aux couleurs du drapeau, à l’odeur du pays et aux rythmes marocains.

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