Mohamed Nait Youssef
Ce jeudi, 29 septembre, les cinéastes, artistes, professionnels du 7ème art, cinéphiles et passionnés du film et des cinémas d’ici et d’ailleurs se retrouveront à Agadir, capitale de la culture amazighe, pour célébrer le grand retour du festival Issni N’Ourgh international du film Amazighe (FINIFA). Les retrouvailles auront en effet un autre goût, notamment après une période assez difficile de deux ans due à la pandémie de la Covid-19. C’est au cinéma mythique Sahara, situé dans le quartier de Talborjt, en plein cœur de la ville, que les projections auront lieu. Ce choix par les organisateurs n’est pas anodin vu d’abord l’apportée symbolique et historique du lieu, mais aussi et surtout de revivre les beaux et éclat d’antan. Le festival Issni N’Ourgh international du film Amazighe se poursuivra jusqu’au 3 octobre.
Cinéma Sahara : retour au bercail…
«Nous annonçons que la 13ème édition du Festival International du Film Amazighe Issni n’Ourgh fera son ouverture au cinéma historique SAHARA, situé à Talborjt, un lieu chargé d’histoire. Le choix de ces lieux rend hommage à leur histoire séculaire et aux empreintes historiques ineffaçables qu’ils recèlent. C’est aussi une invitation ouverte aux jeunes pour fréquenter les salles de cinéma et pour peupler à nouveau des quartiers emblématiques de la ville.», a affirmé Rachid Bouksim, directeur artistique du FINIFA.
Fidèle à sa ligne éditoriale, le festival qui souffle cette année sa 13e bougie propose lors de cette édition qui se tiendra jusqu’au 3 octobre, en partenariat avec l’Institut Royal de la Culture Amazighe, le conseil municipal d’Agadir et la région Souss Massa ; avec la participation du Centre cinématographique marocain, une programmation riche que variée partagée entre projections, tables rondes, ateliers et débats. L’événement se veut également à Agadir en s’ouvrant sur ses lieux emblématiques et ses différents espaces culturels.
«L’édition de cette année qui marque le retour à la « vie normale » coïncide avec la nouvelle vision royale qui œuvre pour la promotion de la ville d’Agadir. C’est ainsi que des projets ambitieux sont en cours de réalisation comme : l’institut des beaux-arts, le grand théâtre et la réhabilitation du cinéma SAHARA. Ce nouvel élan auquel nous croyons, nous l’accueillons avec enthousiasme et nous souhaitons que l’élite de la ville y participe afin de faire d’Agadir la capitale de la culture amazighe par excellence.», a affirmé Rachid Moutchou, président de l ‘Association du Festival Issni N ourgh International du Film Amazigh, ajoutons que «cette édition est la continuité d’un travail de longue haleine, caractérisé par la consolidation et la diversification des partenariats : l’Institut Royal de la Culture Amazighe, le Conseil municipal de la ville d’Agadir et le Centre Cinématographique Marocain entre autres».
Les films en lice…
La sélection de films de cette 13ème édition proposera aux cinéphiles et mordus de l’image, du film amazighe une belle palette d’œuvres cinématographiques signées par des réalisateurs issus du Maroc, de l’Algérie, de la France.
À l’affiche, 21 longs-métrages de fiction et 8 films documentaires seront en lice pour la compétition officielle.
Pour ce qui est de la compétition officielle des longs-métrages de fiction, elle verra la participation des films : «Khamis 1984» de Mohamed Bouzaggou (Maroc), «Imoukssa» de Latefa Ahrrare (Maroc), «Les Ramiers Blancs» de Ali Mouzaoui (Algérie), «Tamaa Taaoun» de Brahim Limoune (Maroc), «Anzar» de Rayen El Bedoui, (Algérie/Tunisie), «Charte» d’ EL houssine Hanine (Maroc), «Death» dee Mouhamed Malaab (Maroc), «Hucdardam» de Samir Chemeur (Algérie), «L’irréparable» de Djalam Bacha (Algérie), «Le feu en bouche» de Lahoucine Chkiri (Maroc), «Le chant du péché» de Khalid Maadour (Maroc/ France),«Iseggasen N Ughurru (Les années d’illusion)» d’Omar Amrouni et Sliman Grim (Algérie), «Qalam» de Jamal Taamart (Maroc), «Anwa I Dagllid n tezgi (qui est le roi) » de Anissa Mohammedi (France/Algérie), «Tamdyazt» de Mohamed Amkhaou (Maroc), «Tamount Iddrn» d’Abdelaziz Oussaih (Maroc), «Tatoués» de Jean-Baptiste Dusséaux (France), «Why» de Hicham El Baz (Maroc), «Waranaruz» de Mohamed Donj (Maroc), «Anza» de Collectif (Algérie), «The Price» de Abderrahmane Rais (Maroc).
Quant à la compétition des films documentaires, elle connaitra ainsi la participation des films : «Tamourthiw azro» de Chahine Berriche (Tunisie), «Uddur n umur (Zaid Ouhmad) » de Mohammed Atiq (Maroc), «Ne nous racontez plus d’histoires!» de Ferhat Mouhali et Carole Filiu-Mouhali (France/ Algérie), «Amazirh, une année berbère » de Elise et Louis Marie Blanchard (France), «Les Enfants du Feu » de Hamla Mourad (Algérie), «Moualdi, le cordnemuseur » de Larbi Oudjedi (France/Algérie), «Family in Exile» de Fatima Matousse (Maroc), «Tizuriwin n usays » de Rachid Nid Boubker (Maroc).
Des jurys, des prix…
Par ailleurs, trois compétitions officielles marqueront cette édition dont la première, comme l’avaient souligné les organisateurs, s’inscrit dans le cadre du prix national de la culture amazighe, catégorie : film 2O21, octroyé par l’Institut Royal de la Culture Amazighe aux créateurs et innovateurs dans les domaines de la culture, l’art, les médias et la littérature. Le jury de ce prix sera présidé par Brahim Hasnaouy, critique cinématographique et chercheur, accompagné de la chercheuse.
Nora El Azraq et le technicien de programmation Yacine Hourtan.
En outre, le jury de la deuxième compétition qui décernera les prix d’Issni N’Ourgh, sera présidé par la réalisatrice française Marie Bonard, accompagnée de l’acteur marocain
Abdelilah Khenniba et de l’artiste plasticienne et écrivaine, Zohra Kali.
Pour le jury de la troisième compétition qui sera consacré à la catégorie film fiction, il sera présidé par l’écrivain et critique Mohammed Chouika , le réalisateur Hassan Boufous, l’acteur Farouk Aznabt, Khadija Rachouk travaillant dans le domaine médiatique et le journaliste et écrivain Lahcen Ooussimouh.
Hommages, conférences, ateliers et signatures de livres
Au-delà des quatre murs des salles, le festival s’ouvre sur la ville en organisant des ateliers et des formations dont une première sera assurée par le directeur de la photographie et réalisateur, Abdellah Elmouqadem et qui portera sur le thème «Réaliser un film avec son smartphone». Un deuxième atelier qui se placera sous le thème «Je pense, je crée, donc je suis » sera encadré par l’artiste Sénégalais Ibrahima Ndoye.
Par ailleurs, le FINIFA rendra hommage au militant et mécène, Mouhamed Oufari et decerne le Prix Issni N’ourgh de la solidarité au réalisateur amazighe, Abdelaziz Oussaih.
La programmation sera marquée par une signature de l’ouvrage « Tifaouine Ichrakat wa idaat», deux conférences autour des thèmes : «La culture et les types de religiosité au Sous en confrontation avec les idiologies orientales». ainsi qu’une autre conférence sur «l’amazighe dans la télévision marocaine».