Amnesty fait le bilan des droits de l’homme au Maroc

Amnesty international a appelé, mercredi 24 février à Rabat, le gouvernement à faire de la question des droits de l’homme une priorité dans son action. Mohamed Sektaoui, directeur général de la section de l’organisation au Maroc a même estimé que l’année 2015 a connu une nette régression en matière du respect des droits de l’homme, notamment en ce qui concerne le droit de manifester pacifiquement, au rassemblement et la liberté d’association.

Mohammed Sektaoui, qui s’exprimait à l’occasion de la présentation du rapport annuelle de AI au Maroc a souligné que plusieurs défenseurs des droits de l’homme et journalistes ont fait l’objet de restrictions et de poursuites judicaires qui ont débouché sur de lourdes sanctions. «Il s’agit d’une situation sans précédent en comparaison avec les réalisations entamées auparavant par le royaume», a-t-il laissé entendre. Le représentant d’Amnesty a, en outre, appelé le gouvernement d’élargir l’espace d’expression pour le secteur de la presse, car a-t-il dit, il constitue un élément fondamental pour le renforcement de la démocratie.

De son côté, le président de l’organisation au Maroc, Driss Hidar, a tracé un tableau sombre de la situation des droits de l’homme dans le monde entier. «Au nom de la sécurité des Etats, le droit humanitaire international et tous les mécanismes onusiennes mises en place pour la protection des droits de l’homme ont été bafoués», a-t-il noté en substance.

Ainsi, le rapport fait état de 41 sections locales d’une association des droits de l’homme auxquelles les autorités affichent un refus catégorique pour l’autoriser à exercer ses activités.

En plus, le rapport d’Amnesty international s’attelle sur la situation des droits de la femme au Maroc en jugeant qu’elles «faisaient l’objet de discrimination de par la législation et dans la pratique et qu’elles n’étaient pas suffisamment protégés contre les violences conjugales et sexuelles…», avant d’ajouter que «qu’ aucune avancée n’a eu lieu sur un projet de loi annoncé en 2013 qui érigerait en infraction pénale la violence contre les femmes et les enfants».

Par ailleurs, le rapport traite de la question des migrants et des demandeurs d’asile en provenance d’Afrique subsaharienne. A en croire les auteurs du document, «les autorités marocaines et espagnoles recouraient souvent à l’utilisation d’une force excessive voire l’usage de force disproportionnée pour empêcher les migrants de rejoindre l’Espagne».

K.D

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