Une grosse colère s’empare des citoyens de la commune rurale d’Aourir, relevant de la préfecture d’Agadir Ida Outanane, face aux multiples carences qui frappent cette contrée, mais également des déficits, en termes de gouvernance qui hantent l’avenir de ce faubourg du littoral, à une douzaine de kilomètres au nord de la capitale du Souss.
En effet, des jeunes de ce patelin précaire s’insurgent, en arborant leur refus ferme contre le mal chronique auquel ils sont soumis, des décennies durant, par un désintérêt total des institutions aussi bien administratives que représentatives.
Ces jeunes qui donnent de la vive voix, expriment leur indignation et leur révolte, à voir des conseillers incapables d’ériger dans la normalité, le cadre de vie et de combler les attentes des résidents. Loin de toute polémique politicienne qui pourrait taxer ces constats alarmants, c’est le ras-le-bol qui sort de la bouche et c’est bien les jeunes qui brandissent leur niet absolu à l’indifférence. En fait, les doléances que les jeunes vocifèrent haut et fort,à qui veut les entendre, ne sont pas aussi compliquées que cela. Ils parlent amèrement de l’état chaotique dans lequel se trouve ce bout de terre périurbain.
On citera à titre indicatif, sans s’étendre,l’absence du réseau d’assainissement dans la majeure partie des quartiers, ce qui rend infernale la vie des populations, étouffées par les odeurs nauséabondes des eaux usées, la prolifération des constructions anarchiques et non réglementaires, au vu et au su de tout le monde, l’inexistence de revêtement des passages et des allées piétons, la quasi absence des terrains de sport, des aires de repos et des espaces verts pour les jeunes et les enfants des différents recoins, l’insuffisance ardue des transports en commun, en particulier scolaire, notamment à Asersif et autres, le surpeuplement de certains établissements scolaires, la profusion de la délinquance dans des quartiers délaissés, comme résultat direct de la politique de négligence qui s’abat sur les populations, l’anarchie que connaît le lit de l’oued Tamraght où sont déversés les contenus de camions en restes de construction, obstruant ainsi le pont et le lit fluvial… Autant de requêtes levées par ces jeunes dans leurs revendications légitimes qui tonnent un peu partout.
On dira enfin que ces jeunes s’en prennent aux décideurs locaux, en particulier, le conseil communal d’Aourir qui, à l’instar de ses prédécesseurs, n’est pas prêt à vaquer à la résorption des problématiques de cette banlieue côtière aux promontoires splendides et aux sites pittoresques, ainsi qu’à l’exauce des rêves désabusés des citoyens. Il va sans dire que ces jeunes, à supposer que leur mouvement soit spontané, devraient donner du grain à moudre aux multiples responsables de la commune, pour qu’ils sortent de leur léthargie mortuaire.