Aziz Bouderbala, l’artiste et le dribbleur à la Samba

A l’occasion du mois sacré du Ramadan et à l’approche de la reprise des éliminatoires de la Coupe du Monde 2018 de football qui seront prochainement à la 3e journée de la phase des Groupes, dernier Cap avant d’aller en Russie, pour les cinq pays gagnants du Continent dont le Maroc, on vous propose de revisiter ensemble le parcours de certains joueurs ayant accompagné l’équipe nationale en Coupes du Monde (1970 et 1986 au Mexique, 1994 aux Etats-Unis et 1998 en France).

Aziz Bouderbala est l’un des anciens joueurs ayant marqué de leur empreinte l’Histoire du football national. Né en décembre 1960, ce grand footballeur wydadi et pour ceux qui ne le connaissent pas, était sur le pointd’intégrer le Raja sur conseil de son ami rajaoui de l’époque, Bachir, avec qui il jouait dans les tournois de quartiers casablancais. Son choix s’est vite tourné vers le Wydad de Casablanca où il a commencé sa carrière dans la catégorie des jeunes. Il avait fait les beaux jours du WAC pendant pas moins de six saisons, entre 1978 et 1984. C’était une période inoubliable pour Bouderbala qui a tracé son chemin vers la gloire grâce à des titres remportés, ici et là.

Bouderbala a commencé par un titre de champion du Maroc en 1978 alors qu’il avait terminé vice-champion à 3 reprises, respectivement en 1980, 1982 et 1997. En Coupe du Trône, Bouderbala et son équipe ont remporté 4 trophées en 1978, 1979, 1984, et 1997. Ce sont là les titres nationaux de Bouderbala en compagnie du WAC et avec lequel il s’était également distingué en remportant le glorieux trophée international Mohammed V en 1979 à Marrakech, après avoir battu en finalegrâce aux tirs au but, l’équipe du Cameroun Canon Yaoundé du célèbre gardien Thomas Nkono. C’était le premier sacre du WAC dans ce tournoi international à 4 qui avait vu la participation de 3 équipes africaines pour la première fois alors que par le passé, cette compétition,organisée dans la plupart des temps à Casablanca, mettait aux prises le champion du Maroc et trois clubs étrangers parmi les plus prestigieux clubs du monde tels le Real, le Barça, l’Atletico Madrid, l’Ajax d’Amsterdam, le Bayern de Munich, le Boca Junior, Flamengo, Dynamo Kiev, Anderlecht, Partizan Belgrade… et tant d’autres. Bouderbala, qui a goûté à la saveur de la victoire de cette coupe Mohammed V en compagnie d’une armada de joueurs wydadis menés par le keeper Bouddou Zaki, Cherif, Shaita, Abdelkhalek… jusqu’à Chicha, allait prendre les airs pourla Suisse afind’effectuer sa première expérience professionnelle européenne en passant par 3 pays. Au début, Bouderbalaa évolué chez le FC Sion pendant 4 saisons entre 1984 et 1988, où il a remporté la Coupe de Suisse et joué la finale de la Supercoupe de ce pays pendant la même année de 1986.

Le parcours en France a commencé en 1988 où Bouderbala a côtoyé le club Matra Racing de Paris  avec lequel il a remporté la Coupe de France en 1990 avant de rejoindre l’Olympique lyonnais (1990-1992) avec en prime quelques matches en Coupe d’Europe de l’UEFA. Au Portugal, Bouderbala a passé une seule saison chez l’Estoril Praia en 1993, avant de revenir en Suisse pour achever son parcours professionnel chez le FC Saint-Gall jusqu’à 1995, année de son retour au bercail où il a tiré sa révérence définitivement au sein de son équipe originale du WAC lors de la saison (1996-1997).

Il faut dire qu’avec les clubs, Bouderbala avait réalisé un long parcours et signé de ce fait une belle carrière avec l’équipe nationale dans différents rendez-vous tels les Jeux méditerranéens, les Jeux olympiques, la Coupe d’Afrique des Nations avec plusieurs participations dont la meilleure restait la 3e place en CAN 1980 au Ghana alors que lors des CAN 1986 en Egypte et 1988 au Maroc où l’équipe nationale était classée en 4e place, Bouderbala avait été choisi meilleur joueur dans les deux éditions.

Mais le comble était au Mexique en 1986 lors du second Mondial des Lions de l’Atlaset où le joueur avait rendez-vous avec l’Histoire. Bouderbala et les Lions ont dominé leur groupe devant de grandes sélections mondiales telles l’Angleterre et la Pologne accrochées sur le même score de (0-0) avant que le Portugal ne soit corrigé par (3-1). Ce qui a permis au Maroc de devenir  le premier pays africain à l’échelon arabe à accéder au second tour d’un Mondial. En huitièmes de finale, Bouderbala et les Lions sous la houlette de Feu Mehdi Faria n’ont cédé que sur un petit but marqué dans les derniers moments d’un duel âprement disputé face à l’Allemagne de Lothar Matthäus qui, suite à un coup franc, a libéré la Mannschaft futur finaliste face à l’Argentine de Maradona vainqueur du titre mondial.

Voilà en somme pour Bouderbala, ce brillant sportif et artiste (un luthiste) au charme footballistique irrésistible, surtout avec ses accélérations et ses échappées soudaines, ses pénétrations, ses feintes et ses dribbles à la Samba qui ont enrichi les pelouses marocaines comme mondiales avec ses capacités extraordinaires à surprendre ses adversaires et mettre son équipe souvent en position de supériorité.

Après la fin de sa carrière, riche et longue, Bouderbala est resté toujours lié à son sport de prédilection qu’il a aimé de tout son cœur. En obtenant un diplôme d’entraîneur de catégorie A en Suisse, Bouderbala a eu l’honneur d’être assistant du coach de l’équipe nationale du Maroc à partir de 2005. Une année après, il a retrouvé encore une fois son équipe préférée, le WAC, pour devenir directeur technique des Rouges.

En 2011, il a été nommé conseiller au sein de la Fondation Mohammed VI des Champions Sportifs

En 2014, il a été nommé au poste de directeur sportif de la sélection marocaine du temps de l’entraineur Baddou Zaki dans sa seconde expérience à la tête des Lions avant la venue d’Hervé Renard…

Ce sont là quelques principales étapes parcourues par Bouderbala, un grand artiste qui restera toujours gravé dans la mémoire du football national…

Rachid Lebchir

Related posts

Top