BAM pourrait maintenir sa politique monétaire inchangée en 2017

Après une année 2016 insuffisante en termes de croissance économique, l’année 2017 s’annonce sous de meilleurs auspices et reflète un signe de stabilité du contexte macroéconomique. Toutefois, une nouvelle action monétaire incitative de la Banque Centrale ne semble pas requise tant que la croissance économique demeure suffisante en 2017 et que l’inflation s’installe à des niveaux modérés.

Pour les analystes d’Attijari Intermédiation, trois principaux facteurs justifient amplement le rebond de la croissance économique en 2017. Il s’agit notamment d’une nette amélioration de la valeur ajoutée agricole.  En effet, selon les dernières estimations de la campagne agricole 2016-2017, la production céréalière devrait atteindre un niveau record de 102,5 millions de quintaux après 33,5 millions de quintaux une année auparavant. Rappelons que ce niveau de production est largement supérieur à la prévision de la loi des finances 2017 qui s’élève à 70,0 millions de quintaux en 2017.  Le redressement de l’activité économique mondiale se veut le deuxième facteur. Les signes de reprise économique en 2017 des principales économies avancées et émergentes rassurent quant à la bonne résilience de la Demande étrangère adressée au Maroc.

Celle-ci devrait croître d’au moins 4,3% en 2017, soit un niveau similaire à celui observé en 2016. Cette consolidation devrait favorablement se refléter sur les indicateurs de la Balance des paiements. A titre d’exemple, les exportations des phosphates et dérivés ont cru de plus de 8,7% au premier semestre 2017 particulièrement vers l’Amérique Latine, l’Europe et l’Afrique. Enfin, la stabilité des prix du pétrole. La nouvelle tendance baissière des cours du pétrole à  l’international entamée au quatrième trimestre 2015 a permis d’alléger les pressions sur la facture énergétique à moyen terme. Dans la perspective d’un prix du baril stable en dessous des 60$/baril, l’économie marocaine devrait comprimer son déficit du compte courant en moyenne à 4,3% durant la période 2017-2018 contre 6%  durant la période 2012-2016.

Toutefois, une nouvelle action monétaire incitative de la Banque Centrale ne semble pas requise tant que la croissance économique demeure suffisante en 2017 et que l’inflation s’installe à des niveaux modérés. La Banque Centrale pourrait maintenir sa politique monétaire inchangée en 2017. Les taux interbancaires devraient ainsi s’échanger autour du taux directeur à 2,25%.

Par ailleurs, le creusement du déficit de liquidité en 2017 après quatre années successives d’allégement, écarte le scénario d’un durcissement de la politique monétaire actuelle de la part de la Banque Centrale. En effet, le déficit de liquidité bancaire devrait ainsi passer de 14,7 milliards de DH en 2016 à 34,6 milliards de DH en 2017 et 43,5 milliards de DH en 2018. Ces pressions s’expliquent par le net repli des réserves de change qui devraient reculer à 6 mois d’importation en 2017 et 2018 après 6,5 mois en 2016. Les derniers chiffres confirment cette tendance. Les réserves de change ont reculé de 15,5% pour s’établir à 206 milliards de DH au premier semestre 2017 contre 244 milliards de DH au premier semestre 2016. Deux principaux postes expliquent cette évolution selon Attijari intermadiation:

Les Flux sortants : l’appréciation de la facture énergétique conjuguée au rehaussement des importations des biens d’équipement devraient significativement rehausser nos paiements en devises en 2017. D’autre part, le financement des acquisitions à l’étranger (Barclays en Egypte) et le remboursement d’un emprunt à l’international d’un montant de 500 millions euros (Eurobond Maroc 2017) devraient réduire le stock en devises du Maroc.

Puis =, les flux entrants : en dépit de la hausse des exportations de phosphates, le rythme d’évolution des recettes MRE et des Recettes Voyages reste atone. Dans ces conditions, «le déficit du compte courant devrait légèrement s’alourdir à 4,6% du PIB en 2017 après 4,4% du PIB en 2016» concluent les analystes financiers d’Attijari Intermediation. Notons par ailleurs que la dernière sortie à l’international du Maroc date de 2015.

Kaoutar Khennach

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