Bamako, toujours dans l’œil de mire du terrorisme dans le Sahel…

Il était seize heures dimanche dernier lorsque deux groupes d’assaillants venus à bord d’une voiture et de deux motocyclettes investirent le campement touristique de Kangaba à Bamako armes aux poings en criant «Allahou Akbar» et en tirant à bout portant sur les campeurs venus s’y prélasser pour échapper à l’agitation de la capitale.

D’après un habitué des lieux «certains d’entre eux ont pu facilement pénétrer sur les lieux par le sommet d’une colline où se trouvent les piscines en cascades et qui n’est pas clôturée».

Cinq personnes périrent dans l’attaque mais le bilan aurait été beaucoup plus lourd n’eût été la riposte immédiatement effectuée par une dizaine de militaires relevant de la mission européenne (EUTM) en charge de la formation de l’armée malienne qui se trouvaient sur place au moment de l’assaut des terroristes et qui, en répliquant immédiatement, tuèrent quatre assaillants et arrêtèrent trois suspects ; ce qui a fait dire à un témoin occidental présent sur les lieux «s’ils n’avaient pas été là, cela aurait été un carnage».

Dès les premiers coups de feu, les policiers qui se trouvaient aux abords du campement ont fait appel à la Forsat (Force Spéciale Antiterroriste) constituée juste après l’attentat qui, le 20 Novembre 2015, avait visé l’hôtel Radisson Blu de Bamako et, si l’on en croit le ministre malien de la Sécurité, le Général Salif Traoré, des éléments relevant de cette unité spéciale arrivés sur les lieux une trentaine de minutes après les premiers coups de feu auraient obligé les assaillants à se replier.

Mais malgré cette intervention rapide des forces maliennes, l’attaque va durer plusieurs heures car, selon un témoin, «c’est tellement vaste que les assaillants ont pu facilement se cacher et résister longtemps à l’arrivée des forces militaires».

L’assaut a été aussitôt revendiqué par le «Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans» placé sous le commandement d’Iyad Ag Ali ayant prêté allégeance à Al Qaïda et aux talibans afghans et réunissant la katiba Macina du groupe «Ansar Eddine» ainsi que les «Mourabitoun» du tristement célèbre Mokhtar Ben Mokhtar donné mort à maintes reprises.

Surpris par la riposte, les terroristes avaient été contraints de se retrancher pendant que les clients qui couraient dans tous les sens pour échapper aux coups de feu qui fusaient de partout ont été pris en charge par un des caissiers de l’Etablissement qui s’était empressé de les mettre à l’abri dans une des grottes du campement. Ainsi, dans son dernier bilan, daté du lendemain lundi, le ministère malien de la Sécurité signale que cinq personnes auraient péri dans l’attaque (2 civils et 3 militaires), quatre assaillants auraient été abattus et cinq suspects arrêtés.

Ce lundi, les opérations de ratissage étaient toujours en cours à l’intérieur et aux abords du campement.

Il est à noter que l’attaque terroriste de ce dimanche a vraiment sapé le moral des habitants de la capitale malienne déjà fortement ébranlé par celle qui avait visé le restaurant «la terrasse» en Mars 2015, puis celle du 20 Novembre suivant où l’hôtel Radisson avait été attaqué et, enfin,  celle de Mars dernier qui avait ciblé la mission européenne chargée d’encadrer l’armée malienne qui était logée à l’hôtel Nord-Sud…

Nabil El Bousaadi

 

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