Benabdallah : «il n’a y pas d’autre choix que la démocratie pour relancer le développement du pays sur de nouvelles bases»

Présentation des  propositions du PPS pour « l’après-pandémie du corona»

M’Barek Tafsi

Le Maroc n’ a pas d’autres choix que l’approfondissement de la vie démocratique et le renforcement de l’édifice institutionnel tels prévus dans la Constitution de 2011 pour mobiliser tous ses atouts en vue de relever les défis de la crise issue de la pandémie et relancer l’économie du pays sur de nouvelles bases, a indiqué lors d’une conférence de presse, donnée lundi, par le Secrétaire général du PPS, Mohamed Nabil Benabdallah pour présenter un document intitulé «l’après-pandémie du corona…les propositions du PPS pour un nouveau contrat politique».

Selon ce document, le Maroc est en effet appelé à mobiliser toutes ses compétentes pour «combattre les différentes formes de précarité mises à nu par la pandémie et en revoyant les priorités en vue de réaliser une relance concrète du développement et un approfondissement effectif du processus démocratique», sachant que la situation de crise issue de la pandémie du Covid-19 est aggravée par la sécheresse et ses effets néfastes sur le monde rural, a-t-il observé.

Lors de cette rencontre, dont la modération a été assurée par Karim Taj, membre du Bureau politique du parti, le Secrétaire général du PPS a exposé en détail les propositions du parti contenues dans ce document, remis au chef du gouvernement.

Selon lui, le Maroc est en effet appelé à mobiliser toutes ses capacités pour dépasser cette situation «avec un minimum de dégâts, en adoptant un plan ambitieux visant à relancer l’économie sur de nouvelles bases, à combattre les différentes formes de précarité mises à nu par la pandémie et en revoyant les priorités en vue de réaliser une relance concrète du développement et un approfondissement effectif du processus démocratique».

Après avoir présenté les différents  éléments du plan économique de relance (Partie I) et les recommandations du parti pour l’éradication de la précarité et de la pauvreté et la concrétisation de la justice sociale et la promotion de la culture, le SG du PPS a souligné que la mise en œuvre réussie de toutes ces mesures est tributaire de l’approfondissement de la vie démocratique et de l’édification institutionnelle, tels que prévus dans la Constitution de 2011.

Au sortir de la crise de la pandémie de Covid-19, le Maroc se doit de capitaliser sur tous les éléments positifs ayant marqué cette période au niveau national (mobilisation, solidarité, engagement, confiance, crédibilité) pour une véritable réconciliation avec la politique et la démocratie car sans démocratie il ne peut y avoir de développement.

Ceux qui s’imaginent que l’on peut désormais se passer des partis politiques, d’un gouvernement issu d’une majorité parlementaire et d’un parlement, bref de tout ce qui est prévu par la Constitution de 2011 se trompent. Le Maroc se trouve à un tournant décisif de son histoire pour revoir ses choix et ses priorités ; et ce ne sont pas des compétences ou des technocrates qui vont le faire, a-t-il dit, estimant que seul un gouvernement politique peut le faire et seul un gouvernement représentatif est en mesure de dégager un nouveau contrat politique. Seul un tel gouvernement est habité à faire appel à des compétences pour l’aider dans l’exécution de ses tâches, a-t-il noté.

En attendant, les partis politiques doivent administrer la preuve qu’ils sont capables de jouer pleinement leurs rôles dans l’encadrement des habitants et en tant que forces de propositions pour aller de l’avant. Mais encore faut-ils qu’ils soient indépendants et libres dans leurs décisions et non inféodés à des forces occultes.

En d’autres mots, le PPS estime nécessaire de mettre en œuvre les principes et les dispositions constitutionnels et démocratiques pour renforcer, en particulier en cette situation de crise, les multiples dimensions de la vie démocratique pour consolider la légitimité, la crédibilité et la confiance, et considérer surtout la démocratie comme une condition indispensable pour le développement, a-t-il dit.

Il est nécessaire aussi d’agir pour assurer l’effectivité de la responsabilité politique du gouvernement, conformément à la constitution et mettre en œuvre effectivement les projets de réforme et de mettre en œuvre les instruments et mécanismes de consultation et de concertation prévus par la constitution sans oublier d’œuvrer pour consolider le lien indispensable entre la démocratie et le développement, ne pas dissocier les droits et libertés politiques et civils des droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux, a-t-il affirmé.

En parallèle, il importe de renforcer le rôle des acteurs politiques, réhabiliter l’action politique, contractualiser la protection de la vie politique et faire de la compétition politique loyale et responsable le fondement d’une pratique normale, citoyenne et civique et de respecter le pluralisme politique et faire évoluer le système électoral et le protéger de la corruption.

Selon le PPS, a-t-il ajouté, il est aussi important d’élargir le champ des libertés de pensée, d’expression, de création, de l’adhésion politique, syndicale ou associative et d’étendre le champ des libertés individuelles et collectives, tout en agissant pou renforcer la liberté de la presse et étendre l’appui aux entreprises de presse et d’information et faire des nouvelles technologies de l’information un outil de renforcement des libertés et de protection de la vie privée.

Il importe également de prendre les mesures adéquates pour mettre en œuvre un climat d’apaisement politique à travers une panoplie de mesures urgentes à prendre sans oublier de mettre en œuvre le principe d’égalité entre les sexes dans tous les domaines, d’intégrer l’approche genre dans toutes les politiques publiques, de réviser le code de la famille, de multiplier par deux au moins le taux d’activité des femmes et de mettre en œuvre le principe d’égalité salariale.

Il est aussi primordial de  s’appuyer sur la démocratie territoriale et promouvoir la décentralisation et la régionalisation avancée, a-t-il ajouté, appelant aussi à accélérer la réforme de la justice, condition nécessaire pour assurer la sécurité juridique et judiciaire et le respect des droits et abroger toutes les procédures introduisant une discrimination ou un privilège.

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