Benabdallah: le PPS est à l’écoute des Marocains du monde

2ème Forum annuel sur la migration

A l’approche des élections législatives du 7 octobre, le parti du progrès et du socialisme (PPS) compte sur tous ses militants et sympathisants y compris ses militants parmi les Marocains du monde en particulier dans les régions dont ils sont issus pour réaliser un score historique lors de ce scrutin, a affirmé le secrétaire général du parti, soulignant que la lutte va opposer au cours de cette bataille non pas les modernistes aux  conservateurs mais plutôt les défenseurs de la démocratie aux tenants de Tahakkoum  (maîtrise, contrôle, domination).

Intervenant à l’ouverture, jeudi soir à Rabat, du deuxième Forum annuel sur la migration, qui se tient cette année sous le thème «les Marocains du monde…entre l’approche institutionnelle et les politiques publiques», Benabdallah a rappelé que le PPS est l’une des premières forces politiques dans le pays à avoir accordé un intérêt particulier aux Marocains résidents à l’étranger. De ce fait, il a de tout temps
plaidé pour que les membres de la communauté marocaine à l’étranger jouissent de la plénitude de leurs droits civiques et politiques au Maroc dont le droit de vote et de candidature, revendications qui se heurtent pour leur réalisation à des difficultés réelles tenant sur tout à l’impossibilité dans les pays d’accueil d’organiser de telles  élections et de faire face à d’éventuels dérapages. Ces difficultés trouvent également leur explication dans la persistance de la menace terroriste dans le monde entier y compris au Maroc où l’on fait état presque toutes les semaines du démantèlement de cellules terroristes. Il en est aussi des attentats terroristes perpétrés aussi en Europe et dans d’autres pays dans le monde, qui ont développé le sentiment d’islamophobie et de rejet des Marocains du monde pour leur religion, a-t-il dit.
2Pour ce qui le concerne, le PPS se doit de poursuivre le combat pour relever le défi afin d’impliquer les membres de la communauté marocaine à l’étranger, en particulier ceux organisés au sein de la fédération des Marocains du monde du PPS pour participer aux prochaines élections dans leurs régions d’origine au Maroc en tant qu’électeurs ou candidats même. Le parti a en effet ouvert la voie aux Marocains du monde pour présenter leur candidature pour les prochaines élections, a-t-il fait savoir.
Leur soutien est nécessaire pour que le PPS renforce sa position dans l’échiquier politique marocain, condition indispensable pour lui permettre de poursuivre la réalisation de son projet sociétal, selon Benabdallah.
Evoquant leur situation dans les pays d’accueil, il a indiqué que les choses se sont en général améliorées en terme d’intégration,ajoutant que le PPS attire de plus en plus de Marocains du monde en particulier dans certains pays d’Europe comme l’Allemagne, la France,l’Italie, l’Espagne ou la Belgique, malgré les obstacles inhérents à la répartition de ces émigrés entre différentes associations religieuses qui se déchirent. A cette occasion, le SG du PPS a rendu un hommage particulier aux membres de la Fédération des Marocains du monde (PPS), établis en Allemagne pour leur dynamisme et leur mobilisation au service de leur parti et leur pays.
3Prenant la parole, Pr Lotfi Lemrini a souligné que la question identitaire se pose avec acuité aux Marocains du monde dont le nombre tourne autour de 5 millions et les transferts vers le Maroc s’élèvent à des millions d’Euros.
Les taux de divorces, les échecs scolaires (Belgique, Pays Bas) sont très élevés chez eux, étant donné les conflits que ces Marocains du monde vivent en raison de l’opposition entre leur forte identité d’origine et l’identité culturelle du pays d’accueil.
Le déracinement de nombre de Marocains est en cours car les membres de la deuxième, troisième ou quatrième génération sont presque totalement coupés du pays d’origine de leurs parents.
Contrairement à d’autres nationalités qui ne sont porteuses que d’une pauvre identité, les Marocains du monde rencontrent de véritables obstacles pour leur intégration dans les pays d’accueil.
Et même dans les pays où la construction identitaire est toujours en cours comme le Canada ou les Etats unis, la situation des Marocains du monde a été sérieusement détériorée après les attentats du 11 septembre 2001.
Il a distingué trois phases dans la vie de l’émigré, la première est celle de l’éblouissement de l’émigré par les facilités de vivre dans un milieu organisé, suivie par une phase de déception consécutive à la difficulté de s’intégrer dans un milieu hostile et en troisième lieu une phase au cours de laquelle le candidat prenne conscience de la nécessité pour lui de se rendre à l’évidence et reprendre sa réadaptation. Il doit primer pour faire sa place, a-t-il dit, avançant que peu de Marocains reviennent dans leur pays en particulier de certains pays comme le Canada où tout est fait pour que les enfants des émigrés se détachent complètement des pays d’origine de leurs parents. A l’école, les enfants subissent tout un processus de malaxage pour qu’ils sortent totalement du monde de leurs parents, a-t-il noté.
Lotfi Lemrini s’est dit par ailleurs sceptique quant à la réussite de l’expérience des instituts culturels marocains dans les pays développés qui coûter ont cher au budget de l’Etat, mais sans possibilités réelles de toucher un grand nombre de membres de la colonie marocaine à l’étranger et encore moins les ressortissants des pays d’accueil. Il a toutefois proposé de développer une telle expérience dans les pays d’Afrique, qui éprouvent le besoin d’être bien informés sur la culture marocaine.
4De son côté, Pr Mohamed Ferrani a présenté un exposé sur l’identité marocaine et son expression dans les pays d’accueil, précisant que les Marocains du monde ne cachent pas la plupart du temps leur fierté de l’être en dépit des difficultés d’intégration qu’ils affrontent dans les pays d’accueil.
Il a également fait état des obstacles qui entravent leur intégration dans les pays d’accueil, en particulier après les attentats du 11 septembre et des attaques terroristes perpétrées partout dans le monde. D’autres difficultés trouvent aussi leur explication dans le manque de compréhension de l’islam en tant que religion du juste milieu, de la tolérance et de l’acceptation de l’autre comme le prône le modèle marocain, contrairement au rite wahhabite ou chiite ou au mouvement des frères musulmans.
Reprenant la parole, le modérateur de cette rencontre, Mustapha Braimi, membre du Bureau politique du PPS et président de la commission chargée des Marocains résidents à l’étranger a rendu hommage à un certain nombre de militants pour les services qu’ils ont rendus à cette communauté dont Abdellah Lefraigui, El Hayani, Alaa Souirji, Mustapha Alaoui, Ahmed Serbouti, etc….
5Cette rencontre est organisée par la commission chargée des Marocains résidents à l’étranger, relevant du Comité central du PPS dans le cadre de la construction participative du programme électoral du parti «pour un Maroc du progrès et de la justice sociale».

M’barek Tafsi

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