Botola: La reprise entre optimisme et pessimisme

Toujours en l’absence d’un communiqué officiel de la fédération royale marocaine de football et d’un texte réglementaire de sa Ligue nationale dite professionnelle à propos de la reprise ou non de la Botola suspendue depuis un mois environ pour cause de la pandémie mondiale de Coronavirus, les choses ne sont pas rassurantes. D’un jour à l’autre, le championnat national se dirige vers une saison blanche dans toutes ses catégories.

Les espoirs restent flous pour  reprendre la Botola qui se trouve dans son dernier virage décisif aussi bien pour la Division 1 qui est à peine à sa 20e journée avec plusieurs matches en retard que pour la D2 qui s’est arrêtée juste après la 22e journée.

Dans cette situation, le WAC est certes leader du classement général provisoire avec 36 points en 18 matchs mais rien ne peut le déclarer champion au vu de la concurrence qui reste rude et serrée entre ses sérieux concurrents, dont le FUS qui a fait une remontée sensationnelle en se replaçant en 2e position (35 pts) à une unité du MCO qui a un match en moins…, la RSB (4e avec 32 pts et 2 matchs en moins) et l’AS FAR (5e/31 pts). Cela sans oublier le Raja qui vient en 6e place avec 28 points mais avec pas moins de 5 matches en retard.

Mathématiquement parlant, rien n’est encore assuré pour le titre dans une Botola de 30 journées et qui vit toujours dans les mises à jour depuis le début de la saison. En bas du tableau, on ne peut pas parler nettement des deux clubs relégables surtout que le RBM qui est lanterne rouge (8 points en 19 matchs) garde encore une lueur d’espoir pour sauver le maintien.

Même chose en Division 2. Ni l’accession n’est assurée même si le MAS et le SCCM restent les deux favoris en occupant conjointement le fauteuil de leadership (39 points chacun). Car, ils ne sont qu’à 4 longueurs du RAC terminant à la 3e place du podium… Ni encore moins la relégation n’est connue avec les deux derniers qui peuvent aussi s’y échapper, le CRA (lanterne rouge/18 points) devançant de 2 unités  l’USK (15e) alors que la 14e place est occupée par le KACM (24 pts)…

Voila un bref aperçu sur les données enregistrées depuis le lundi 16 mars dernier, date de la convocation, d’une réunion du bureau fédéral du président de la FRMF,  Fouzi Lekjaâ, avec l’implication de tous les autres représentants des instances footballistiques marocaines, afin de prendre la décision de suspendre l’ensemble des compétitions sportives jusqu’à nouvel ordre pour cause de l’épidémie de Covid-19.

Depuis lors, rien n’a été manifesté jusqu’à maintenant sachant bien que les décideurs du football national n’avaient même pas précisé l’ordre du jour et n’ont pourtant pas attendu cette réunion, pour annoncer, la veille du week-end précédant ladite rencontre, la suspension de la Botola ainsi que la fermeture de tous les stades  et toutes les sales de sport conformément à la décision des autorités marocaines.

Pour le moment, tout reste suspendu  et il est tellement difficile de donner une date précise de la reprise, au vu du maintien de l’état d’urgence sanitaire et de confinement au Maroc, proclamé depuis plus de 3 semaines alors que la situation dans le pays s’aggrave d’un jour à l’autre.

Les terrains sont vides et les clubs constituant l’axe central de toute compétition nationale, régionale ou locale, ont tous suspendu les entrainements après avoir libéré leurs joueurs dont les étrangers qui ont regagnés leurs pays respectifs.

Le mieux que les clubs puissent donc faire, était de suivre avec leurs joueurs un programme d’entrainement à distance, chaque joueur chez lui. Ce qui reste d’ailleurs insuffisant pour récupérer, physiquement et techniquement, afin de reprendre le niveau des matchs compétitifs.

Mais, quoi qu’il en soit, il ne faut pas rester pessimiste. Au contraire, il faut que l’optimisme soit de mise.

Espérons une fin rapide de cette épidémie du Covid-19 et que l’état d’urgence sanitaire et de confinement au Maroc s’achèvent dans la date initiale du 20 avril, si ce n’est au mois de mai pour que la Botola puisse reprendre en juin ou même en juillet prochains. Peu importe si on programme tardivement la prochaine saison. « Il vaut mieux arriver en retard que ne pas arriver…», comme dit l’adage marocain populaire.

Si non, on n’aura pas de choix. On serait donc dans l’obligation d’accepter le sort d’une saison blanche pour le bien de la vie humaine comme a fait savoir le président de la FIFA, Gianni Infantino : «Pas de matchs tant que les conditions de santé ne sont pas réunies dans cette période de crise sanitaire due au Coronavirus.

Cela ne vaut pas la peine de mettre en danger la vie humaine pour un match, une compétition ou une ligue. Tout le monde devrait avoir cela bien en tête. Il serait plus qu’irresponsable de relancer les compétitions si la situation n’est pas sécurisée à 100%. Si vous devez attendre un peu plus longtemps, nous devons le faire. Il vaut mieux attendre un peu plus que de prendre des risques…».

Ce n’est là qu’un message clair et très ferme du premier patron du football mondial.

Rachid Lebchir

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