Bourse: Casablanca devrait reprendre sa hausse en 2016

Les mauvais jours semblent être derrière la bourse de Casablanca. Après une année 2015 décevante, la place casablancaise devrait reprendre sa hausse en 2016.

En effet, la bourse des valeurs de Casablanca parvient à clôturer les six premiers mois en territoire positif avec une variation de plus de 6% pour le Masi et plus de 7% pour le Madex. Pour les plus fortes hausses du premier semestre de l’année, Addoha ressort en tête du peloton à +53,25%, suivie de Holcim (+33,14%), Ciments Du Maroc (+13,17%), Lafarge Ciments (+7,54%) et IAM (+6,36%).

Transigée à hauteur de 89,7% sur le marché central, la volumétrie globale des transactions semestrielles a été de 16 415 millions de DH, en amélioration de 1,1% comparativement à la même période une année plus tôt. Les titres BCP, Attijariwafabank, Addoha et IAM ont constitué 56,7% des échanges semestrielles. De plus, la capitalisation boursière est à 477,16 milliards de dirhams, en augmentation de 24 milliards de DH par rapport à la fin de l’année 2015, représentant ainsi un rebond de +5,26%.

Par ailleurs, à la date du 29 juillet 2016, la bourse de Casablanca affiche une performance de 10,72% pour le Masi et 11,52% pour le Madex.

3 questions à Othmane Benassila,

Analyse financier sénior chez Crédit du Maroc Capital

Al Bayane : Comment jugez-vous le premier semestre boursier? 

Photo othmaneOthmane Benassila : A l’issue des six premiers mois de l’exercice 2016, la Bourse des Valeurs de Casablanca parvient assurément à renouer avec la hausse en affichant des performances semestrielles honorables. En effet, le marché casablancais positionne le niveau de sa variation Year-to-date, au-dessus, de la barre des +6,00%. A ce niveau, le MASI s’adjuge un gain semestriel de 6,50% à 9 505,98 points au moment où le MADEX s’élargit de 7,04% à 7 765,84 points.

Quelle analyse faites-vous de cette situation ?

Cette situation coïncide avec la conjonction de plusieurs événements : premièrement, la signature du processus de Démutualisation de la Bourse des Valeurs de Casablanca avec la mise en place d’un nouveau Conseil d’administration présidé par la Caisse de dépôt et de gestion (CDG). Celui-ci assurera une meilleure représentativité des acteurs du marché et œuvrera pour le développement de ce dernier. Deuxièmement, l’introduction en Bourse de la société Marsa Maroc (SODEP) par cession de 40% du Capital pour un .montant maximum de près de 2 milliards de DH. Troisièmement, l’accroissement du rythme de croissance de l’économie nationale en 2015 selon l’arrêté des comptes nationaux de l’exercice 2015. Cette dernière se situe à 4,5% en 2015 contre un niveau de 2,6% une année auparavant. Dans ce sillage, la valeur ajoutée agricole croît de 12,8% au moment où les activités non agricoles se hissent de 1,9%. Quatrièmement,l’amélioration de 1,4%% à 26,8 milliards de DH de la masse bénéficiaire des sociétés cotées à la bourse et ce, abstraction faite des réalisations annuelles des sociétés Samir et Alliances. Cette appréciation trouve son origine, notamment, dans l’embellie de l’activité d’un nombre non négligeable de sociétés cotées face à un contexte économique en pleine mutation. Cette performance s’instaure en dépit de l’avalanche des alertes sur les résultats d’entreprises s’attendant à des contractions de leurs bénéfices en 2015 (16 au total). Enfin, l’approbation de l’opération d’augmentation de capital de Lafarge Ciment au titre d’une opération de Fusion-absorption de Holcim Maroc. Cette opération est réservée aux actionnaires actuels de Holcim Maroc et porte sur un total de 5 935 512 actions qui seront émises selon la parité suivante : 1,2 action de Lafarge Ciment pour 1 action Holcim Maroc. Le montant global de l’opération est de plus de 9 milliards de DH.

Quels sont vos pronostics pour la performance boursière de l’ensemble de l’année 2016?

La place casablancaise devrait reprendre sa hausse en 2016. Toutefois, nous estimons que l’évolution de la bourse durant le deuxième semestre devrait rester dépendante de l’orientation des réalisations financières des sociétés du MASI, la distribution de la prime de fusion de Lafarge/Holcim Maroc de 8,2 milliards de DH, après affectation de « la réserve d’investissement » ainsi que le comportement de la nouvelle recrue de la bourse Marsa Maroc. Cette dernière devrait insuffler un vent d’optimisme pour les investisseurs et encourager d’autres entreprises publiques à s’introduire en vue de galvaniser le marché qui est en manque implacable de papier frais.

Kaoutar Khennach

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