Burkina-Faso : Blaise Compaoré est désormais Ivoirien

Ça y est, c’est désormais confirmé par décret présidentiel publié au Journal officiel: l’ex-président burkinabè, Blaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire depuis sa chute en novembre 2014, a désormais acquis la nationalité ivoirienne.

En novembre 2014, la rue burkinabè se soulève comme un seul homme avant de bouter hors du palais présidentiel l’ex-président Blaise Compaoré, arrivé à la tête du pays suite à l’assassinat du Président Thomas Sankara. Un assassinat dont il est supposé être l’auteur présumé, mais qui,pendant les 27 ans qu’aura duré son règne, ne fera l’objet d’aucun procès jugé équitable.

En 2014, ayant épuisé ses chances de briguer un autre mandat, Blaise Compaoré se prépare à modifier la Constitution par le biais d’un référendum pour franchir le verrou limitatif du fameux article 37 de la Constitution. L’opposition s’y oppose, fait bloc à ce qu’elle appelle «un mandat à vie» et appelle à la résistance du peuple burkinabè. La rue burkinabè se soulève et finit par obtenir la fuite de Blaise Compaoré, qui se réfugie en Côte d’Ivoire, auprès de son ami Alassane Ouattara qui, aujourd’hui, lui offre la nationalité ivoirienne.

Une naturalisation aux enjeux plutôt patents, affirment certains observateurs, qui y voient une tentative – ni plus ni moins – d’obstruction à toute tentative d’extradition de l’ex-président, sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour les chefs d’inculpation d’attentat à la sûreté de l’Etat, complicité d’assassinat et complicité de recel de cadavre.

La Côte d’Ivoire, selon certains analystes, pourrait ainsi s’opposer à l’extradition du désormais citoyen ivoirien au motif que la peine de mort – risque encouru par l’ex-président – serait en vigueur au Burkina, et que celle-ci est justement requise à l’endroit de Blaise Compaoré pour le chef d’accusation de complicité de meurtre. Un précédent qui vient compliquer le tirage au clair de l’affaire Thomas Sankara.

Abdoulaye Jamil Diallo

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