Le 17 juillet 2018 à Casablanca, les membres de l’Association des Fabricants de Cahier au Maroc (AFCM), ont tenue une conférence de presse afin de réagir à la plainte déposée par la Tunisie auprès de l’OMC demandant l’ouverture de consultations avec le Maroc au sujet des droits antidumping perçus par le Royaume sur les importations de cahiers scolaires Tunisiens.
Ainsi, l’AFCM, présidée par Jalil Benddane, a tenu à souligner que la décision des autorités marocaines d’imposer des mesures antidumping provisoires sur les importations de cahiers scolaires originaires de Tunisie a été adoptée sur la base de données communiquées par les exportateurs tunisiens et dans le strict respect du contradictoire.
Ainsi, les professionnels marocains reprochent aux professionnels tunisiens «d’avoir oublié» que les prix à l’export pratiqués par les exportateurs tunisiens sur le marché marocain sont extrêmement bas et systématiquement les moins élevés en comparaison avec les autres importations. Aussi, les prix des cahiers numérotés sur le marché tunisien sont fixés par le gouvernement et ne peuvent donc servir de référence pour le calcul de la valeur normale. Toute position contraire serait jugée illégale au regard des règles antidumping OMC et marocaines.
De même, pour l’association, les flux d’importations de cahiers originaires de Tunisie au Maroc n’ont fait que se renforcer au cours de ces dernières années. Les dernières statistiques au 1er trimestre 2018 qui démontrent encore un accroissement des importations traduisent le comportement des exportateurs tunisiens d’écouler massivement leurs produits sur le marché marocain et justifient la nécessité d’imposer des mesures anti-dumping pour contrer ces comportements déloyaux sur le marché marocain.
De même, l’AFCM veut préciser à la Tunisie que les importations tunisiennes de cahiers ont causé et causent toujours un dommage à l’industrie marocaine du cahier tout en rappelant que les importations tunisiennes de cahiers s’accaparent près de 90% des importations totales de cahiers au Maroc, empêchant tout développement des autres importations, même de proximité géographique. Pour l’association, il est également consternant de réaliser que le marché marocain représente plus de 80% du volume total des exportations tunisiennes de cahiers dans le monde.
Par ailleurs, les industriels marocains, aujourd’hui au nombre limité de trois alors qu’ils étaient une douzaine il y a dix ans, montent au créneau face aux tentatives de politisation d’une affaire technique voire d’une procédure purement administrative. «Déposer une plainte à l’OMC contre une décision qui n’est que provisoire semble avoir uniquement pour but d’entraver le bon déroulement de l’enquête et de tenter de «politiser» une procédure administrative en cours», déclarent les membres de l’association. Et d’ajouter : «Les producteurs marocains de cahiers scolaires réitèrent leur appel à ce que les débats relatifs à cette procédure administrative soient circonscrits aux seuls aspects techniques du dossier et que l’impartialité de la procédure soit préservée face aux pressions politiques que tentent d’exercer la Tunisie».
Enfin, l’AFCM a rappelé que l’enquête antidumping est toujours en cours et n’en est qu’à son stade provisoire. L’autorité marocaine doit encore confirmer de manière définitive sa détermination préliminaire. A ce titre, l’autorité a souhaité étendre la durée de son enquête conformément aux règles anti-dumping OMC et marocaines afin de pouvoir bénéficier davantage de temps pour apprécier les points jugés complexes de cette enquête.
Kaoutar Khennach