Cancer du sein : plaidoyer  pour le dépistage précoce

A l’instar d’autres pays, le mois d’Octobre au  Maroc est celui de la sensibilisation contre le cancer Sein, qui reste le plus fréquent. Il représente 36% de l’ensemble des cancers, mais il est aussi  le plus mortel des cancers chez les femmes marocaines à cause du retard dans le diagnostic.

Des campagnes d’information, de sensibilisation pour promouvoir le dépistage du cancer du sein sont organisées, grâce à  la fondation Lalla Salma de recherche et de lutte contre le cancer, mais aussi par  les différentes associations, sociétés savantes, qui œuvrent dans la lutte contre ce fléau. Toutes mettent  l’accent sur le dépistage précoce, car on ne le dira jamais assez, plus un cancer est détecté tôt, plus il a des chances de guérir.

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde. Chaque année, 1,7 million d’entre elles sont diagnostiquées du cancer du sein. Rien qu’en 2012, 6,3 millions de femmes vivaient avec un cancer du sein diagnostiqué au cours des cinq années précédentes. Depuis les dernières estimations pour 2008, l’incidence a augmenté de plus de 20%, et la mortalité de 14%. Bien que l’on considère cette maladie comme étant lié au monde développé, une majorité (69%) de l’ensemble des décès par cancer du sein surviennent dans les pays en développement.

On estime que les chiffres liés au cancer dans le monde ne pourront qu’augmenter. Cela est dû à trois facteurs essentiels, entre autres : l’augmentation de la population mondiale (de 6,1 milliards en 2000, elle est passée à 7,06 milliards en 2012 et devrait atteindre 8,3 milliards en 2030), le vieillissement de la population mondiale d’ici à 2030 et  l’augmentation de la fréquence des cancers (même si la taille de la population reste constante et que la répartition par âge reste inchangée).

Par extrapolation de ces données, on pourrait s’attendre à ce que, d’ici 2030, il y ait, dans le monde, environ 26,4 millions de nouveaux cas de cancer et 17 millions de décès dus au cancer par an, selon le World Cancer Report 2008 International Agency for Research on Cancer (IARC).

Qu’en est-il au Maroc ?

Au Maroc, c’est le même constat qui est fait concernant  le cancer du sein, qui est aussi le plus fréquent chez les femmes. Selon le registre des cancers de la région du Grand Casablanca, le cancer du sein représente 36% des cancers. Il est suivi par le cancer du col utérin, 13%, de la thyroïde, 6,5%, puis du cancer colorectal, 5%.

Pour avoir une meilleure idée sur ce que représentent tous ces pourcentages, on se réfère aux données chiffrées de l’OMS sur l’incidence du cancer au Maroc en 2014.

On relève que le cancer du sein arrive en tête chez la femme avec 6.650 cas, suivi en deuxième position par le cancer du col de l’utérus (2.258 cas), le cancer du côlon et du rectum (1.126) le cancer de la thyroïde (929) et le cancer de l’ovaire (735).

Mobilisation contre le cancer du sein

Comme les éditions précédentes et à pareil moment de l’année, le mois d’octobre 2016,  est lui aussi dédié à la mobilisation contre le cancer du sein, qui représente un réel problème de santé publique au Maroc. Chaque année, on enregistre environ 7.000 nouveaux cas de cancer du sein. Une femme sur 8 sera concernée dans sa vie par le cancer du sein. C’est dire tous les enjeux de santé en termes de morbidité, de handicap, de mortalité, de prise en charge, de coûts, que représente la prise en charge de ce cancer, que ce soit pour les examens, le diagnostic, la chimiothérapie, la chirurgie, la réanimation, le suivi, la réadaptation…

Pourtant, des moyens existent pour éviter aux femmes de souffrir d’une telle maladie.

Aujourd’hui, nous devons tous nous mobiliser contre ce fléau , et grâce à une prise de conscience collective, de meilleures informations, et une sensibilisation de toutes et de tous, l’apport des uns et des autres, une complémentarité public – privé ,  le cancer du sein peut être dépisté tôt et dans ce cas la femme a neuf chances sur  dix d’être guérie.

En outre, et afin de mieux lutter contre le cancer du sein chez les femmes , une maladie dont les coûts sont parfois énormes,  il est urgent de développer des approches abordables en terme de coûts, pour la détection précoce, le diagnostic et le traitement du cancer du sein chez les femmes surtout pour celles et ceux qui n’ont pas de couverture sociale.

Chacun de nous doit parler du cancer du sein à sa femme, sa fille, ses sœurs, toutes doivent aujourd’hui prendre conscience que le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes au Maroc, avec  10 .000 nouveaux cas  chaque année et que beaucoup de femmes meurent de ce cancer, surtout quand elles ne sont pas dépistées à temps, et malheureusement quand leur cancer est découvert à un stade avancé, il est souvent hélas trop tard.

C’est dire l’importance d’une prise de conscience collective. Nous devons savoir que si un  cancer du sein est détecté à un stade précoce, la survie relative des femmes qui en sont atteintes est supérieure à 90%, d’où l’intérêt de pouvoir dépister le plus tôt possible ce cancer.

Intérêt du dépistage précoce

En matière de lutte contre le cancer , et plus particulièrement le cancer du sein chez la femme , il y a lieu de rappeler que le Maroc a réalisé des avancées majeures dans ce domaine , grâce a la fondation Lalla Salma, et au ministère de la santé , ce qui a permis la mise en place d’un dispositif national de lutte contre le cancer , dont le rôle dans le  dépistage précoce est capital.

En effet, grâce aux compétences humaines de plus en plus qualifiées, à la haute technologie, le dépistage du cancer du sein est devenu facile, de nombreux cancers du sein peuvent être décelés à un stade précoce.

On sait que ce niveau de détection précoce  permet d’atteindre de très hauts taux de guérison tout en réduisant considérablement la lourdeur et l’agressivité des traitements appliqués.

En effet, grâce aux progrès constant qui sont réalisés par la médecine, aux structures adaptées , aux nombreux spécialistes dans le domaine du cancer ,  le cancer du sein est mieux pris en charge, mieux soigné par des traitements de plus en plus innovants, moins agressifs, entraînant moins de séquelles.

Plus une femme est sensibilisée, bien informée, plus elle saura tout l’intérêt du dépistage précoce  qui constitue l’une des armes les plus efficaces contre le cancer du sein.

On comprend dès lors toute l’importance que revêt la campagne de sensibilisation qui est organisée tout au long du mois d’octobre.

Il faut insister sur le rôle et l’importance que jouent les médias (télévision, radio, presse, affichage, web…), qui participent efficacement à la réussite des objectifs visés en faveur du dépistage précoce, grâce à une sensibilisation de masse.

Tous les spécialistes (oncologues), les gynécologues que nous avons rencontré, sont unanimes pour dire que dans la lutte du cancer du sein au Maroc, le dépistage est incontournable et doit être réalisé tous les deux à trois ans chez la femme à partir de 45 ans (mammographie, échographie et examen clinique) et à partir de 40 ans chez celles qui présentent un facteur de risque, essentiellement des antécédents familiaux (parents de 1er degré) de cancer du sein.

Au Maroc, la santé est érigée au rang de droit  pour chaque individu, un droit constitutionnel.

c’est certes un très haut degré de civilisation, et partant toutes les femmes à partir de 40 ou 45ans qui n’ont pas de couverture sociale, de prise en charge médicale, type AMO ou autre devrait pouvoir bénéficier de tous les examens, radios, scanners, échographie, susceptibles de contribuer au diagnostic précoce.

Des actions

La prise en charge du cancer au Maroc n’est pas chose aisée, et malgré tous les efforts consentis par le ministère de la santé depuis des années, des obstacles, des problèmes persistent.

Il est clair que le ministère de la santé ne peut a lui seul faire face a toutes les demandes de prise en charge de ces malades et combien même il le voudrait, il n’a pas les moyens financiers, les structures adaptées et les professionnels de  santé qualifiés en nombre suffisants  .

C’est là  qu’interviennent les ONG , les associations , les mécènes , les bénévoles,  qui entreprennent des actions louables, qui font un travail des plus remarquables qui soit, en portant aide, assistance, en hébergeant  les malades qui habitent loin au niveau des maisons de vie, en fournissant les médicaments nécessaires aux cures de chimiothérapie…

A ce sujet, nous saluons comme il se doit l’excellent travail qui est réalisé chaque jour par  la Fondation Lalla Selma de lutte contre le cancer  depuis sa création en 2005, une association exemplaire par sa générosité et dont la présidente la princesse Lalla Selma s’implique personnellement dans la lutte contre le cancer dans notre pays, ce qui   permet a des centaines de malades atteints de cancers de pouvoir regarder l’avenir avec sérénité, espoir de pouvoir vivre des jours meilleurs.

En effet depuis 2005, date de sa création la Fondation Lalla Salma de lutte contre le cancer œuvre, avec l’ensemble de ses partenaires, à faire de la lutte contre le cancer une priorité de santé publique au Maroc.

L’offre de prise en charge s’est considérablement élargie ces dernières années grâce au soutien très efficace de la Fondation Lalla Salma qui a créé des centres anticancéreux et a mis à niveau les centres existants. Elle contribue également activement à la mise à disposition des traitements, même les plus chers, dispensés gracieusement dans les hôpitaux publics.

Cancer du sein: des signes à connaitre

 1 / Une boule dans un sein

Une boule ou une masse dans un sein est le signe d’un cancer du sein le plus couramment observé. Cette masse, en général non douloureuse, est le plus souvent de consistance dure et présente des contours irréguliers. Elle apparaît par ailleurs comme fixée dans le sein.

 2 / Des ganglions durs au niveau de l’aisselle

Une ou plusieurs masses dures à l’aisselle signifient parfois qu’un cancer du sein s’est propagé aux ganglions axillaires. Les ganglions restent toutefois indolores.

3 / Des modifications de la peau du sein et du mamelon

La peau du sein peut devenir capitonnée (et prendre l’aspect d’une peau d’orange) ou plissée.
Le mamelon peut pointer vers l’intérieur, alors qu’habituellement, il est dirigé vers l’extérieur.
Le sein peut se déformer et perdre de son galbe, des rides peuvent apparaître.
La peau du sein peut être rouge, écorchée (ulcérée), recouverte de croûtes et celle du mamelon peut se mettre à peler. Un écoulement d’un seul mamelon peut être le signe de cancer du sein, en particulier s’il se manifeste sans qu’il n’y ait de compression du mamelon et s’il contient du sang ou s’il est verdâtre.

 4 / Un changement de la taille ou de la forme du sein

Une rougeur, un œdème et une chaleur importante au niveau du sein peuvent être le signe d’un cancer du sein inflammatoire. Si le cancer n’est pas diagnostiqué dès l’apparition des premiers symptômes, la tumeur peut grossir et se propager vers d’autres parties du corps, entraînant ainsi d’autres symptômes dits plus tardifs, tels que des douleurs osseuses, des nausées, une perte d’appétit, une perte de poids et une jaunisse, un essoufflement, une toux et une accumulation de liquide autour des poumons (épanchement pleural), des maux de tête, une vision double et une faiblesse musculaire.

Ouardirhi Abdelaziz

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