Changement climatique: les médias jouent-ils leur rôle?

Le journalisme axé sur le changement climatique peut protéger l’humanité et promouvoir un développement durable, mais seulement si les informations sont exactes et pertinentes. Le renforcement de la capacité des médias à couvrir le grand sujet du changement climatique peut aider les pays à planifier et à mettre en œuvre des politiques nationales qui fonctionnent sur le terrain, tout en remplissant les obligations du pays au niveau international. Tel est le message que la HACA a diffusé, en marge de la COP 22, à l’ensemble des professionnels des médias.

La Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) a organisé, le 9 novembre dernier à Marrakech, une conférence sous le thème «Les professionnels des médias, acteur majeur pour la protection de l’environnement».  Justement, «la lutte contre le changement climatique pourrait être gagnée ou perdue dans les pages des journaux, à la télévision, à la radio où même sur les sites d’information électroniques», déclare Amina Lemrini El Ouahabi, présidente de la HACA.  En effet, les médias peuvent informer les communautés vulnérables des impacts et de la manière d’y remédier. Outre leur rôle d’informer, les médias promeuvent des activités d’atténuation qui visent à limiter le nombre d’actions menant au réchauffement de la planète. Pourtant, « au Maroc, la durée globale consacrée par l’ensemble des chaines nationales pour la sensibilisation sur les questions liées au changement climatique varie à peine entre 0,9% et 5,7% », annonce la présidente de la HACA.  Et de poursuivre : «Un taux qui est très faible et que nous sommes appelés à booster».

Pourquoi ? Une meilleure couverture médiatique, en termes de qualité et de quantité, peut permettre une sensibilisation mondiale et nationale en particulier aux défis auxquels sont confrontées les nations les moins développées, ainsi que la promotion d’un résultat durable quant aux négociations intergouvernementales relatives au changement climatique. Toutefois, « à l’heure actuelle, un grand nombre de journalistes marocains éprouvent des difficultés à rendre compte efficacement du changement climatique en raison du manque de formation », avance Khadija El Gour, membre du Conseil Supérieur de la Communication Audiovisuelle (CSCA). Et d’ajouter : « ce problème doit être résolu d’urgence !».

Ce point a été également soulevé par Abdelmajid Fadil, directeur de l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication (ISIC), qui annonce un projet relatif au lancement d’un Master spécialisé en « Médias et Climat » qui devrait pousser les médias vers un meilleur exercice du journalisme en matière d’environnement et de changement climatique.

Par ailleurs, les experts de la HACA ont mis en lumière le cadre juridique et son rôle important dans la protection de l’environnement, en particulier parce que la tâche de l’Autorité est de surveiller l’activité. À cet égard, ils ont souligné que la Constitution actuelle du Maroc est très riche en lois visant à protéger la nature et l’environnement. Le Maroc se base, selon un professeur de droit, sur les conventions internationales qu’il a signées, les discours réels et les lois qui régissent ce domaine. En ce sens, Nizar Baraka, président du Comité scientifique de la COP22, affirme que « les médias sont censés clarifier et simplifier la question environnementale aux citoyens et relayer les expériences et innovations réussies et rendues possible grâce à des alternatives réelles pour la lutte contre le réchauffement climatique».

Kaoutar Khennach

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