Une contribution sociale de solidarité de 2,5% ne va pas plaire aux investisseurs en Bourse
Al Bayane : Quel est le sujet de la semaine ?
Farid Mezouar : Le déficit budgétaire est toujours pesant malgré l’orthodoxie budgétaire affichée. Ainsi, sur les 9 premiers mois de 2018, le déficit du Trésor a atteint 22,9 Milliards de DH, en hausse de 10% ou de 2,1 milliards de DH. En effet, l’exécution du budget a connu l’augmentation des recettes ordinaires de 2,4% alors que les dépenses ordinaires émises, sont en hausse de 2,9%. Enfin, les dépenses d’investissement émises, sont en hausse de 1,3% à 42,6 Milliards de DH à fin septembre 2018.
Qu’en est-il du déficit pour 2019 ?
Le projet de loi de finances pour l’exercice financier 2019, et qui vise à réaliser un taux de croissance de 3,2%, prévoit un déficit budgétaire de 3,3% du PIB. Pour rappel, en 2018, la croissance devrait s’établir à 3% selon le HCP quand le déficit budgétaire est attendu à 3,7% du PIB pour BAM. Surtout, le gouvernement semble tabler sur un tour de vis fiscal pour réduire le déficit. Ainsi, s’il a abandonné l’idée d’augmenter le taux marginal de l’IS de 31% à 32%, le Budget 2019 devrait englober une mesure imposant une contribution sociale de solidarité de 2,5% pour les bénéfices nets égaux ou supérieurs à 40 millions de DH.
Quid de l’impact de ces mesures sur la Bourse ?
Une contribution sociale de solidarité de 2,5% pour les bénéfices nets égaux ou supérieurs à 40 MDH, ne va certainement pas plaire aux investisseurs en Bourse car il s’agit d’une nouvelle ponction dans le cash des groupes cotés qui s’ajoute à la multitude de contrôles fiscaux. Surtout, les investisseurs en Bourse ont besoin d’une fiscalité claire et stable au moins au niveau du moyen terme. En effet, l’inverse crée une incertitude en Bourse avant chaque projet de loi de finances surtout que le calendrier coïncide souvent avec celui de la phase post-résultats semestriels.