COP 22, l’africaine

Toutes les mairies d’Afrique, d’Oujda au Cap, en passant par Abidjan, recherchent des financements innovants pour soutenir le développement durable tant souhaité.

L’échange à ce sujet a été d’une haute teneur à Dakar, à l’occasion du Congrès que l’Association des maires sénégalais a organisé en partenariat avec l’Association internationale des maires francophones.

Une série de concepts y ont été discutés : genre, démocratie locale, décentralisation, gouvernance locale, durabilité, innovation, marketing territorial, attractivité des villes, solidarité inter-régionale etc..

Mais au-delà des concepts, il a été souligné que le financement de projets locaux peut  être facilité, dès lors qu’ils seraient correctement analysés et leur impact global évalué. En se rappelant toutefois que le seul calcul financier strict tue l’innovation sociale, et  que les ressources locales sont mobilisées, à commencer par la ressource humaine, quand elle existe, à déployer par les autorités centrales dans les régions qui en manquent.

Et qu’enfin, le partenariat entre les acteurs du développement local que sont l’Etat central, les collectivités territoriales, l’Université, la société civile, et l’entreprise, fonctionne correctement.

A cet égard, les partenariats publics privés PPP, présentent des opportunités innovantes importantes dans lesquelles tant les collectivités territoriales que les bailleurs de fonds privés peuvent se retrouver. C’est pourquoi les Africains ont intérêt à changer leur vision de l’entreprise, et celle-ci devrait être aussi socialement responsable en tant qu’entité de profit.

Et puis le partenariat Sud-Sud présente pour nos pays d’Afrique un gisement de ressources à prendre, tant les besoins et les défis africains sont semblables et l’esprit de partage de mise entre africains. Beaucoup d’expériences existent aujourd’hui dans chacun des pays d’Afrique dont d’autres pays africains peuvent profiter à moindre coût et à meilleure efficience.

Les projets et techniques que transfère la Maroc actuellement à ses partenaires subsahariens, notamment dans les domaines de l’électrification rurale, des engrais durables, des énergies renouvelables, de l’habitat social, etc. sont autant de bonnes pratiques qui devraient être soulignées lors de la COP 22 qui, nous l’avons rappelé à Dakar, se tiendra l’automne prochain au Maroc, terre éminemment africaine.

Pourvu que les Africains y viendront avec des positions communes et des propositions concrètes pour pouvoir mobiliser des financements innovants, aptes à atténuer, tant soi peu, les effets néfastes des changements climatiques dont souffrent le plus notre continent.

L’on devrait surtout ne pas oublier que mieux vaut  avoir des projets qui ne trouvent pas de financements que des financements disponibles mais qui ne trouvent pas de bons projets !

Faisons que la COP22 ne soit pas l’ombre de la précédente édition.

Ahmed Azirar

(Economiste Professeur à l’ISCAE)

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