Entretien avec Fabrice Mongiat, directeur de l’Institut français de Meknès
Propos recueillis par Mohamed Nait Youssef
Fabrice Mongiat, directeur de l’Institut français de Meknès, estime qu’il y a une vraie attirance de la part de la profession du film d’animation pour le FICAM. En effet, le rôle d’un festival, dit-il, c’est de montrer des choses peu connues que le public pourrait découvrir. «On espère avoir des rencontres professionnelles pour développer la création artistique.», a-t-il révélé. Les propos.
Al Bayane : Le FICAM souffle cette année sa 21ème bougie. En fait, quelles sont les particularités de cette édition ?
Fabrice Mongiat : Cette édition a beaucoup de particularités. Elle est dans la continuité avec des grandes personnalités du cinéma d’animation. Dans ce cadre, on a la chance de rendre hommage à Kristof Serrand, un des pionniers de DreamWorks et superviseurs de l’animation chez Netflix. On a aussi Michel Ocelot qui est un fidèle du festival. Sans oublier 26 nationalités et de réalisateurs venus de différents pays. En effet, il y a une vraie attirance de la part de la profession du film d’animation. Deuxième chose qui reste dans la continuité, c’est le jeune public qui vient pour rencontrer les réalisateurs. Actuellement, 100 jeunes marocains qui sont en formation, dont certains qui suivent des formations techniques en écriture du scénario avec des réalisateurs et des professionnels du cinéma d’animation. Cette année, on a organisé la deuxième édition du forum des métiers qu’on a structuré. On espère avoir des rencontres professionnelles pour développer la création artistique.
Aujourd’hui, il y a un intérêt pour le cinéma d’animation avec la création des studios et surtout les productions des deux chaînes 2M et la SNRT. Pensez-vous que les politiques publiques doivent s’engager davantage dans la promotion de ce cinéma ?
Effectivement, on a consacré une conférence sur la place des politiques publiques dans le cinéma d’animation. L’idée, c’est de chercher les attentes du public. Par ailleurs, l’aspect qui est aussi intéressant dans le festival et qui est primordial, c’est le côté éducatif. C’est-à-dire que le festival a toujours programmé une variété de productions. L’animation permet aussi d’aborder des sujets de réflexion sur nos sociétés et qui permettent aux jeunes d’avoir le sens critique. En outre, le rôle d’un festival, c’est de montrer des choses peu connues que le public pourrait découvrir.
Le FICAM, c’est aussi les projections en plein air en dehors des murs de l’institut français. Qu’en est-il de cette tradition que le festival a sauvegardée au fil des années ?
Cette année, on a «Art et territoire» comme thématique à l’institut français du Maroc. Notre rôle n’est pas forcement de faire de la diffusion, mais de donner au jeune public, au grand public l’opportunité de découvrir des choses qu’il ne verrait pas ailleurs. Meknès a une très grande chance parce qu’il y a de nombreuses villes françaises qui rêvent d’avoir ce type de festival parce qu’il est connu mondialement par les professionnels. Cette continuité s’est renforcée grâce à la Fondation Aicha qui a repris le festival depuis 2010 et l’institut français qui continue à accompagner cet événement. L’idée, c’est de rencontrer le public et de partager la passion du cinéma devant un grand écran.
A votre avis, est-il temps de penser à la création d’une école ou d’un institut des métiers du cinéma d’animation ?
Cette réflexion a déjà eu lieu il y a plusieurs années. On a la volonté de voir avec les institutions publiques, l’université ou d’autres instituts pour créer une filière qui permettrait de démarrer les divers métiers du cinéma d’animation qui sont multiples. C’est une perspective à laquelle on réfléchit avec les pouvoir publics.