De l’urgence de la philosophie, de l’éthique et de la clarté

Sur le vif

Mohamed Nait Youssef

Il y a quelque chose de pourri dans l’air. En effet, l’incertitude, l’inquiétude, la peur, la haine ce sont, si n’osons dire, les nouveaux ennemis auxquels fait face l’homme des temps modernes. C’est un fait. Le doute s’installe désormais dans les esprits dans un monde désorienté et dominé par les passions déraisonnables et malheureuses. Ce malaise ou encore mal-être se traduit dans les sociétés actuelles avec cette montée vertigineuse de l’extrême droite, du discours populiste, de la médiocrité et de la violence qui gagent de plus en plus de terrain. En Europe et dans plusieurs territoires du monde, la montée en puissance du populisme et du discours qu’il produit tirent la sonnette d’alarme. D’où l’urgence de la philosophie, de l’éthique, de l’art pour promouvoir une culture de la non-violence. Face à cette réalité, une pensée éclairée est nécessaire pour redonner droit à la raison, à la réflexion lucide. Aujourd’hui plus que jamais, ce besoin de philosophie et des philosophes est nécessaire, voire indispensable pour sauver le monde et l’idée de la vie. A vrai dire, seuls les questionnements et les idées profondes peuvent répondre aux attentes et aux besoins des citoyens vivant dans un terrain miné, où les forces réactives fleurissent en un clin d’œil. De nos jours, l’arène est  régnée par les populistes sont omniprésents. Or, les penseurs, les philosophies, les intellectuels qui mettent la clarté dans les idées et ouvrent de nouvelles pistes de réflexion et cherchent d’autres chemins pour s’orienter dans la pensée se sont éclipsés ou encore poussés à s’éloigner des projecteurs. Toutefois, l’ultime tâche de la pensée, de la philosophie et de l’esprit critique, c’est de nuire à la bêtise. C’est-à-dire cette pensée unique, cette anarchie, cette médiocrité, ce «raz-de-marée» de violence et de populisme ravageant le monde en général et notre société en particulier. Il est temps que les philosophes et les intellectuels quittent leurs bibliothèques et zone de confort. C’est une urgence face au danger des discours réactionnaires, fausses évidences, préjugés qui menacent les peuples et les démocraties. Dans cet esprit, un retour à l’agora où la philosophie avait une vocation publique est une nécessité. Alors, les idées doivent être contemplées ! Les discours doivent être, quant à eux, réhabilités ! La philosophie, qui ne devrait pas rester aujourd’hui élitiste, a toujours résisté par tous les moyens aux différentes formes de banalité et de discours haineux et réactionnaires. Il faut qu’elle revienne sur le devant de la scène ! C’est le moment ou jamais…

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