Les activités du tourisme ne se portent pas bien. Au sein de ce secteur qui fonctionne à titubons, on a plutôt tendance à se focaliser sur l’hôtellerie, sans prêter attention à ses diverses composantes, en particulier la restauration, les agences de voyages, les bazaristes, les guides, les taximen…Face à la dégradation de leur état, les voyagistes montent au créneau, depuis hier à Rabat. Ils lèvent le ton devant le département de tutelle et vomissent leurs maux à qui veut bien les entendre.
Les agences de voyage rouspètent auprès des décideurs qui, semble-t-il, ne savent plus à quel saint se vouer. Le binôme tergiverse devant l’acuité énorme des différentes facettes de l’industrie touristique. Aujourd’hui, la grogne de ce volet vitale jette le pavé dans la marre, juste après la mise en œuvre jugée unilatérale, du nouveau projet de loi 11-16, à soumettre à l’appréciation du législatif pour adoption.
Leurs doléances rendues publiques sur l’autel de la contestation, s’articulent notamment autour des risques engendrés par cette attitude exclusive de leur vis-à-vis. On retiendra, entre autres, la réduction de plus de 10 000 postes d’emploi directs dans le secteur. Chose que les voyagistes estiment être à l’encontre des orientations sociales de l’heure, confortées par les récents discours du souverain à cet effet. D’autre part, les plaignants déplorent le fait qu’une pléthore d’agences de voyage met les clés sous le paillasson, face aux contraintes drastiques qui ne cessent de prévaloir. Le cas d’Agadir est déconcertant, puisque le nombre d’établissements en service est passé de plus de 150, il y a quelques années, à seulement une vingtaine de rescapés. Les gigantesques paquebots-croisières à plus de 3000 passagers qui affluent, de temps à autre, sur la capitale du Souss, trouvent toutes les peines du monde à désengorger cette nuée de touristes désireux de faire escapade en ville.
Dans le même ordre d’idées, les contestataires considèrent que la non implication des professionnels dans l’élaboration de la nouvelle loi, aurait des retombées néfastes sur le bon fonctionnement du domaine. Ces derniers auraient, sans doute, vu l’expérience vécue au quotidien, attirer l’attention sur des tas d’obstacles qui entravent la profession. Tout particulièrement le phénomène de l’arnaque qui paralyse l’activité, le danger permanent qui menace la clientèle, la détérioration de l’image de marque du pays, la dégradation de la qualité de services…Il va sans dire que le secteur du tourisme constitue un ensemble indissociable et indivisible. L’altération que connaît à présent le secteur des agences de voyage dans notre pays ne peut qu’influer négativement sur la totalité de l’apport du tourisme. De même, l’abaissement et l’exorbitance des produits de l’artisanat dans nombre de destinations touristiques nationales, en particulier la première station balnéaire du royaume, affecte le secteur et suscite la colère des touristes. Du pain sur la planche pour le binôme, avant que le secteur ne prenne l’eau!