« Le gouvernement continue à négliger le secteur de l’artisanat »

Une situation alarmante pour les bazaristes

A l’instar de nombreux secteurs d’activités notamment artisanales, la crise économique liée à la pandémie Covid-19 n’a pas manqué d’impacter les bazaristes du pays. Cet impact a engendré une concurrence déloyale entre les professionnels du secteur. Bazariste basé sur Casablanca, au bord de la faillite, Ahmed Saber Lakhlifi nous livre sans langue de bois les contraintes que vit le secteur.

Aya Lankaoui

A Casablanca, précisément à Bab Marrakech qui réunit de nombreux bazaristes, les professionnels du secteur peinent à tenir leurs boutiques ouvertes, se plaignant des conséquences néfastes causées par la crise économique.

Etant donné que l’activité du secteur est dépendante des touristes, notamment étrangers, leurs commerces restent stagnants. Notant qu’une partie importante de leurs marchandises a été impactée, conséquence d’une longue fermeture et d’un déclin économique sérieux.

Même après le confinement sanitaire et l’allègement du couvre feu, il est toujours difficile pour les bazaristes d’entamer une reprise. La plupart d’entre eux restent sur le carreau, tant que leurs commerces croulent sous les dettes et les factures accumulées depuis la période du confinement.

Artisans, commerçants et vendeurs, tous sont secoués par ce qui se passe, non seulement les bazaristes de Bab Marrakech, mais aussi leurs confrères du quartier Al Habbous. Ainsi que les professionnels d’autres villes marocaines, à savoir Agadir, Marrakech et Tanger.

Dans une déclaration à Al Bayane, bazariste basé sur Casablanca, précisément à Bab Marrakech, Ahmed Saber Lakhlifi nous révèle sans langue de bois la réalité amère que vit le secteur de l’artisanat depuis le début de la pandémie.

 « L’impact de la pandémie Covid-19 a été fortement ressenti par les professionnels du secteur d’artisanat, étant donné que ce dernier est dépendant du tourisme qui est à bout de souffle notamment avec ces circonstances actuelles », annonce-t-il.

La situation actuelle demeure critique, la crise économique a engendré une concurrence déloyale entre les professionnels du secteur. « Les grands bazaristes de la ville signent des conventions avec des agences de voyages pour monopoliser le marché et faire venir de la clientèle. Concurrence déloyale ! », martèle-t-il.

Par ailleurs, Ahmed Saber Lakhlifi nous révèle que les recettes mensuelles des bazaristes, qui est la seule source de revenus pour nombre de ménages, ne dépasse pas les 300 Dirhams. Au demeurant, les factures du loyer, d’électricité et d’impôts qui s’accumulent depuis le début de la pandémie.

Les autorités publiques doivent agir en faveur des bazaristes ayant des revenus faibles. « Nous sommes obligés d’assumer la responsabilité de chef de ménage, et ce n’est pas évident avec un revenu de 300 Dirhams », martèle-t-il.

Le bazariste dévoile également qu’il y a un manque de communication à l’égard du secteur, que les autorités concernées le négligent délibérément. « De nombreuses associations d’artisans ont présenté leurs demandes aux autorités concernées, à savoir la chambre d’artisanat de la région de Casablanca-Settat et la ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Nadia Fettah Alaoui, et qui sont restées sans réponse », déclare-t-il.

« Le gouvernement aurait pu faire mieux en terme d’appui financier pour les professionnels du secteur, par le biais d’accorder des crédits permettant le soutien aux professionnels impactés. Pourtant il continue à négliger le secteur de l’artisanat », conclut-t-il.

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