Comme annoncé précédemment, notre camarade Dr Jean Lévy, fils de feu Simon Lévy, dirigeant historique du PPS, est décédé jeudi à Berlin où il sera inhumé dans l’intimité familiale. Le défunt, médecin à Berlin, s’est éteint suite à une greffe de cellules qui avait pourtant bien réussi. Son corps n’a pas supporté le traitement de la cruelle maladie. Il laisse le souvenir d’un grand humaniste et d’un combattant inlassable pour la tolérance et le vivre ensemble. A l’image de feu son père, Simon, de sa maman feue Incarnation et de ses grands parents communistes, qui cachaient feu Ali Yata, leader historique du Parti, lors de la répression coloniale contre les patriotes marocains. Nous publions, ci-après, les témoignages de deux personnalités politiques qui ont connu et côtoyé le regretté défunt. Celui d’André Azoulay, Conseiller de SM le Roi Mohammed VI, et Nabil Benabdallah, Secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme.
Témoignages
André Azoulay: «Une sentinelle sourcilleuse, intransigeante»
La dignité de Jean, la profondeur et la résilience sans compromis de ses convictions militantes, ont forcé l’admiration et le respect de ceux qui comme moi ont eu la chance de partager avec lui débats et conférences autour de l’irréfragabilité et de toutes les richesses de notre marocanité.
Gardien jaloux de l’héritage spirituel et moral de son père, notre regretté Simon Levy, il a été de tout temps la sentinelle sourcilleuse, intransigeante et constamment en éveil, à l’écoute de tout ce qui aurait pu altérer la belle histoire dont nous nous voulions les passeurs toujours disponibles pour la raconter avec passion et gourmandise à ceux qui étaient avec nous ou autour de nous, sous toutes les latitudes.
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Nabil Benabdallah: «Un merveilleux souvenir de fidélité
Avec la perte de Jean, c’est, d’abord, une autre partie de Simon qui s’en va.
Cette famille aura laissé des traces indélébiles dans la mémoire collective marocaine mais aussi dans celle du Parti du progrès et du socialisme.
Jean aura beaucoup hérité de son père. Il avait le Maroc vissé au corps.
Son parcours a fait qu’après ses études, il s’était installé en Allemagne de l’EST puis, ces dernières années, à Berlin où il exerçait la médecine.
Il aura tout le temps gardé avec le Maroc un lien profond et d’abord la volonté toujours existante de parler l’arabe, la langue nationale, le dialecte marocain.
Ensuite un
suivi réel de tout ce qui se passait au Maroc.
Un certain nombre de ses contacts en Allemagne étaient d’ailleurs d’origine
marocaine, dont en particulier Hassan Belghiti.
Il accordait, comme son père, une attention particulière à la mémoire juive du Maroc et au patrimoine, riche et diversifié, de la communauté juive marocaine.
A la mort de son père, il continuera son œuvre bien que résident en Allemagne, tant au niveau du musée de Casablanca qu’au niveau de certaines actions dans divers sites juifs.
Malgré la maladie, ces dernières années, il aura continué le combat jusqu’au bout, comme il a combattu, jusqu’au bout, la maladie.
Il part, en nous laissant un merveilleux souvenir de fidélité.
J’ai eu le privilège de le connaître ; un homme attachant, engagé, sincère et avenant.
A sa famille, son épouse, à ses deux enfants Nicolas et Elyas, et à Jacques, son frère, je présente, en mon nom et au nom de tout le Parti du progrès et du socialisme, mes sincères condoléances et mes sentiments les plus attristés, après le décès de Jean que nous aimions tant…