Dépister… ce n’est pas vacciner

Les tests de dépistage du nouveau coronavirus Covid-19 dans les entreprises ne signifient pas le développement d’une immunité adaptative contre le virus.

Le test n’est pas un vaccin. Ces tests permettent seulement de savoir si la personne n’est pas porteuse du virus à l’instant de la prise du prélèvement. Car, par la suite, juste quelques instants plus tard, la même personne pourrait choper le virus si elle ne respectait pas les règles d’hygiène et de prévention.

Dans ce cas, elle pourrait devenir porteuse du virus avant même de savoir les résultats du prélèvement. Autrement dit, la personne testée négative aujourd’hui pourrait revenir contaminée à l’entreprise le lendemain. En fait, en quittant les lieux du travail, le salarié encourt d’innombrables risques de contamination avant d’arriver chez lui.

Les mêmes risques sont encourus en sortant de chez lui pour rejoindre son entreprise. Dans les transports publics en commun ou en effectuant les courses ou encore en fréquentant d’autres personnes, le risque zéro n’existe pas. C’est dire que la meilleure formule pour protéger l’entreprise et ses employés reste toujours la stricte application des mesures d’hygiène et des règles de sécurité sanitaire, notamment le respect de la distanciation corporelle et le port de masque.

Certes, l’opération de dépistage massif des employés des entreprises, qui devaient redémarrer après fermeture, permet d’assurer la reprise de l’activité sur la base d’un fichier du personnel diagnostiqué. Fallait-il alors le faire chaque jour ? De plus, le flou entoure cette opération, pilotée par la confédération des entreprises du Maroc (CEGM). Aucun calendrier n’a été annoncé. Qui prendrait en charge la facture ? Aujourd’hui, la capacité de dépistage au Maroc est de presque 20.000 tests par jour.

Cela revient à dire que l’opération de dépistage massif de plus de dix millions de travailleurs, tous secteurs confondus, au Maroc prendrait une durée de plus d’une année. L’opération demanderait plusieurs mois uniquement pour dépister plus de trois millions de salariés déclarés à la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Autant dire que les mesures de prévention et de respect des règles sanitaires ainsi que les bonnes pratiques d’hygiène restent la meilleure arme pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus dans le monde du travail et dans la société.

Ces actions, soulignent des experts, devraient être pilotées par le médecin de travail de l’entreprise et/ou le comité de sécurité et d’hygiène s’il existe et, à défaut, l’employeur désigne une équipe de pilotage.

B. Amenzou

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