En grève de la faim depuis 18 jours
L’état de santé de l’historien et militant des droits humains Maâti Monjib, incarcéré à Rabat dans une affaire controversée, semble se détériorer, à la suite de la grève de la faim qu’il observe depuis le 4 mars dernier.
Il avait été accusé de chefs d’inculpation divers et fort étonnants dont notamment de «blanchiment de capitaux», «fraude» et «atteinte à la sécurité de l’Etat».
Maâti Monjib avait justifié sa grève de la faim par son «arrestation arbitraire» et sa «persécution» ainsi que par «l’injustice» qu’il subit…
Et bien que la direction de l’administration pénitentiaire ait confirmé que ce détenu avait été «placé sous suivi médical» depuis la semaine dernière, son état de santé semble s’aggraver, alors qu’il a refusé la demande de la DGAPR d’interrompre son mouvement.
C’est ainsi que des dizaines de leaders politiques, dont notamment Mohamed Nabil Benabdallah et Ismaïl Alaoui, à côté de défenseurs des droits humains dont de célèbres bâtonniers, ont exprimé, en fin de semaine, leur préoccupation face à la dégradation de l’état de santé de cet intellectuel condamné à un an de prison dans une affaire que d’aucuns pensent qu’elle est montée de toutes pièces et s’assimilerait plus à un règlement de comptes politiques qu’à une simple affaire de droit commun.
Ces personnalités politiques et défenseurs des droits humains ont tenté, par un appel pressant, de persuader le gréviste d’abandonner son geste face aux graves risques qu’il encourt pour sa santé et sa vie.
«Ta vie, ta santé et ta liberté nous importent», tel est le slogan levé par l’appel à Mounjib, qui réaffirme «la nécessité de sa libération et la garantie d’un procès équitable et le droit à la défense avec toutes le respect des conditions garanties par le droit national et les traités internationaux».
De leurs côtés, les deux organisations marocaines des droits humains (OMDH et AMDH) ont exprimé leur solidarité avec le détenu Mounjib et réclamé sa mise en liberté, tout en garantissant ses droits juridiques.
Pour sa part, l’Observatoire marocain des prisons (OMP) a rendu visite, samedi, à Maâti Mounjib pour tenter de le dissuader d’arrêter sa grève et lui a exprimé sa «solidarité pour son droit à la liberté et la garantie d’un procès équitable dans lequel la présomption d’innocence est respectée et qui lui assure son droit à la défense».
Selon son comité de défense, Maâti Monjib souffrirait «de troubles cardiaques et de diabète» et que sa vie serait en danger, après plus de deux semaines de grève de la faim.
Espérons que la sagesse fera éviter au pays un drame que personne n’espère.
M.K.