Echange de prisonniers entre l’Arabie Saoudite et le Yémen

Attendons pour voir…

Après les 869 prisonniers de guerre yéménites qui, le week-end dernier, avaient regagné leur pays depuis l’Arabie Saoudite, vint le tour, ce lundi, de 104 autres qui ont rejoint leurs familles à bord d’avions du Comité International de la Croix Rouge (CICR) mais dans le cadre d’une opération « unilatérale », indépendante de la précédente si l’on en croit la porte-parole du CICR, Jessica Moussan, qui a tenu, par ailleurs, à saluer « cette initiative » et qui s’est dite «heureuse de voir que les considérations humanitaires sont prises en compte afin de réunir les familles.

En parallèle, un autre avion transportant 16 prisonniers saoudiens et 3 soudanais était arrivé à Ryadh, la capitale de l’Arabie saoudite au titre d’un échange qui, selon Turki al-Maliki, le porte-parole de la coalition, cité par l’agence officielle saoudienne SPA, « revêt une très grande importance pour les dirigeants politiques et militaires de la coalition qui veulent refermer le dossier des prisonniers et récupérer tous les détenus » dès lors qu’en constituant une « extension des précédentes initiatives humanitaires », il vise à « stabiliser » la trêve et à créer « une atmosphère de dialogue ».

Cet échange de détenus qui est le plus important depuis celui qui avait été effectué en Octobre 2020 et à l’issue duquel plus de 1.000 prisonniers avaient été libérés, fait suite à l’accord conclu, en mars dernier, en Suisse, entre le gouvernement yéménite, soutenu par une coalition militaire dirigée par l’Arabie Saoudite et les rebelles houtistes proches de l’Iran.

Il s’inscrit, également, dans le contexte d’espoir auquel a donné lieu l’accord de paix signé à Pékin, à l’initiative de la Chine, entre les chefs des diplomaties saoudite et iranienne après une rupture de leurs relations diplomatiques qui aura duré 7 ans et qui avait plongé le Yémen dans une grave crise humanitaire, fait des centaines de milliers de morts et poussé à l’exil des millions de personnes.

En saluant, lors de la réunion du Conseil de Sécurité qui a eu lundi dernier, ce « dialogue constructif », Hans Grunberg, l’émissaire de l’ONU pour le Yémen, a estimé que c’est la première fois que le pays a eu une réelle « occasion » de « mettre un terme à ce conflit qui dure depuis huit ans » et qu’un « environnement régional encourageant va renforcer les efforts de paix ».

Mais, en ne voulant point se faire d’illusions, l’émissaire onusien qui estime que le « vent peut encore tourner si les parties ne font pas d’avancées plus audacieuses vers la paix », considère qu’il y a « encore beaucoup de travail à faire pour construire la confiance et faire des compromis » même si en intervenant à quelques jours de la fête de l’Aid-el-Fitr, qui marque la fin du Ramadan, la libération des prisonniers d’une guerre qui a duré 7 années ravive tous les espoirs et constitue une sérieuse avancée sur le chemin de la paix.

Les protagonistes vont-ils parvenir à enterrer la hache de guerre une fois pour toutes ?

Espérons-le et attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI

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