Dialogue social
Le gouvernement a honoré tous ses engagements sociaux dans le cadre de l’accord tripartite conclu avec des centrales syndicales les plus représentatives et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), malgré les effets de la crise sanitaire et le coût financier de la mise en œuvre des dispositions de cet accord, a souligné, mardi à Rabat, le Chef du gouvernement, M. Saad Dine El Otmani.
Intervenant à la Chambre des conseillers lors d’une séance plénière mensuelle des questions de politique générale consacrée au thème de dialogue social et aux mesures visant à atténuer les répercussions socio-économiques de la crise de Covid-19, M. El Otmani a relevé que le gouvernement a assumé le coût financier de cet accord malgré les contraintes budgétaires liées aux répercussions économiques de la crise sanitaire, saluant l’engagement des acteurs économiques et sociaux concernés par la mise en oeuvre de cet accord et ses effets sur l’amélioration des conditions de vie des citoyens et la consolidation des bases de la paix sociale.
Le gouvernement a honoré tous ses engagements avec un coût financier de l’ordre de 14,25 Milliards de dirhams, dont l’augmentation des salaires et des allocations familiales et ce malgré la conjoncture économique difficile, a-t-il indiqué, mettant en avant la hausse de l’investissement public et de recrutement dans le secteur public, l’augmentation du budget alloué aux secteurs sociaux, dont l’éducation et la santé, ainsi que le lancement du chantier royal de généralisation de la Couverture sociale.
« Le Maroc est l’un des rares pays dans le monde ayant maintenu cette cadence en termes de fonds alloués aux secteurs sociaux », tout en assurant une gestion rationnelle des finances publiques, a tenu à souligner M. El Otmani.
Pour ce qui est du secteur privé, le dialogue social a abouti à l’augmentation de 10 %, sur deux tranches, des salaires et des allocations familiales, a-t-il fait savoir, citant également l’institutionnalisation régionale et professionnelle du dialogue social à travers la mise en place de commissions régionales et provinciales du dialogue social pour résoudre les contentieux du travail et préserver la paix sociale.
Ces commissions ont traité 119 conflits, dont 43 ont été résolus, alors que 13 litiges ont été soumis à la commission nationale d’enquête et de conciliation, a-t-il indiqué.
Le gouvernement s’est employé aussi à renforcer le rôle de contrôle des inspecteurs du travail en allouant plus de ressources à cette institution au titre de la Loi de finances de 2021 pour le recrutement de 180 inspecteurs du travail, soit une augmentation de 54 % de l’effectif de cet organisme vital pour renforcer la protection des salariés et accompagner les entreprises.
Le Chef du gouvernement a fait état également de la poursuite du dialogue avec les autres partenaires pour accélérer le processus de législation en la matière, citant les rencontres de concertation tenues entre le ministre de l’Emploi et les centrales syndicales sur la loi de grève, l’élaboration de la loi relative à la création des syndicats professionnels et l’adoption du décret d’application énoncé par l’Article 16 du Code de travail.
Abordant la question de la réforme des retraites, M. El Otmani a relevé qu’il a été convenu d’examiner ce dossier dans le cadre du dialogue social à l’horizon de lancement d’un processus de réforme globale des régimes de retraite à travers un régime à deux pôles, public et privé.
Pour la mise en oeuvre et l’amélioration du dialogue social thématique, a-t-il ajouté, le gouvernement, en coordination et en consultation avec les partenaires sociaux, a oeuvré pour la poursuite de réunions des organes tripartites chargés de ce dialogue social.
Passant en revue, par ailleurs, les résultats des dialogues sectoriels, le Chef du gouvernement a cité dans ce cadre le règlement de plusieurs dossiers dans les secteurs de l’éducation nationale, de la santé, les collectivités territoriales et de la justice, dans l’objectif d’améliorer les conditions de vie du personnel de ces secteurs.
Et d’ajouter que dans le cadre de l’approche participative adoptée pour faire face aux répercussions de la pandémie de Covid-19, un dialogue a été ouvert avec les professionnels des secteurs affectés pour adopter les mesures nécessaires à même d’accompagner et de soutenir les secteurs affectés, comme le transport et le commerce.
M. El Otmani a mis en relief la poursuite du dialogue avec les catégories sociales concernées par la généralisation de la Couverture médicale, notant que le gouvernement a entamé des consultations avec diverses catégories concernées par l’application de la loi N° 98-15 relative au régime de l’Assurance maladie obligatoire de base et la loi N° 99.15 visant l’élaboration d’un régime de retraite au profit des catégories des professionnels, des travailleurs indépendants et des non-salariés exerçant une activité professionnelle libre.
Parallèlement à ces mécanismes de dialogue social général et sectoriel, le Chef du gouvernement a indiqué avoir tenu plusieurs réunions de communication et de consultations avec les représentants des partis politiques, des partenaires sociaux et économiques et d’organisations professionnelles, et ce, dans le cadre de l’approche participative adoptée pour faire face aux répercussions de cette crise sanitaire.
Et de conclure que le département du Chef du gouvernement a reçu quelque 550 correspondances, notes et plaintes de différentes catégories professionnelles, et tenu des réunions avec les représentants de certaines de ces catégories.