Les élus africains signent une déclaration sur le changement climatique

Les élus africains se mobilisent pour la lutte contre le dérèglement climatique en Afrique. Etant conscients que l’Afrique reste la clé pour atteindre l’engagement de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degrés, les élus locaux et régionaux d’Afrique présents au sommet «Climate Chance» des acteurs non étatiques ont signé une déclaration mardi 12 septembre. L’objectif étant de coordonner leurs actions en matière de lutte contre le changement climatique sur le continent.

La déclaration des Elus locaux et régionaux d’Afrique vient couronner les efforts du 2e Sommet Climate Chance des acteurs non étatiques. Le document préparé avec les réseaux de collectivités territoriales d’Afrique a été adopté unanimement et signé par les élus territoriaux d’Afrique présents à Agadir, mardi 12 septembre lors de la journée consacrée à l’Afrique. Elle s’inscrit dans le cadre de la feuille de route adoptée à Marrakech en novembre 2016 par le Sommet des Elus locaux et régionaux qui a défini un cadre d’action mondial pour la localisation de la finance climat.

En effet, la «Déclaration des Elus locaux et Régionaux d’Afrique» signée à Agadir se décline en sept points. Dans le document, les élus africains s’engagent à adopter une politique d’anticipation de l’évolution de leurs territoires, notamment dans les zones urbaines, pour éviter une croissance significative de leurs émissions de gaz à effet de serre. La déclaration encourage en outre les villes et régions d’Afrique à rejoindre la Convention des maires pour le Climat et l’énergie, ainsi que les initiatives «Regions Adapt» et «Under2coalition» qui visent à mettre en œuvre une vision à long terme des territoires, en matière d’accès à l’énergie, d’adoption de solutions bas-carbone, d’actions d’adaptation au dérèglement climatique. A travers la déclaration, les élus africains soulignent également l’importance pour les négociateurs du climat de reconnaitre la spécificité des défis du dérèglement climatique en Afrique. De même, la déclaration rappelle que la majorité des contributions déterminées au niveau national (NDCs) devraient être concrétisées au niveau des villes et territoires, ce qui nécessite l’implication des gouvernements locaux et régionaux.En vue de faciliter l’accès des territoires africains à la Finance Climat, les élus africains, à travers la Déclaration, appellent à adopter et mettre en œuvre un programme de renforcement de capacités et d’assistance technique à destination des gouvernements locaux et régionaux d’Afrique.

Selon Jean-Pierre ElongMbassi, secrétaire général de «Cités et Gouvernements Locaux Elus» (CGLU) Afrique, cette déclaration est d’autant plus importante, puisqu’« il n’y aura pas d’amélioration des conditions de vie des Africains sans la transformation structurelle de l’Afrique, qui nécessite une industrialisation axée sur une politique énergétique soutenable». «La politique énergétique jusqu’à présent a bénéficié d’énergies fossiles pas chères, prises la plupart du temps par les pays développés dans les pays sous-développés et où on ne se préoccupait pas trop de ce que ce chemin à haut carbone allait produire comme effet sur le climat», a-t-il expliqué. Selon lui, si jamais l’Afrique empruntait le même chemin que celui pris par les pays développés, il n’y aurait aucune chance que le climat soit protégé, même si les pays développés étaient conformes à leurs engagements. De son avis, «le seul endroit où on peut commencer à renverser les processus de production et de consommation non soutenables qui ont fondé le développement économique jusque-là, c’est en Afrique, parce qu’elle est moins enchâssée dans les habitudes insoutenables».

En adoptant cette déclaration, les élus africains ambitionnent de relever les défis du dérèglement climatique sur le continent. Selon le Secrétaire général du CGLU, «si l’Afrique prend un chemin plus soutenable, c’est un chemin plus soutenable pour tout le monde», puisque la moitié des réserves de biodiversité sont en Afrique et que le continent enregistre la moitié deminerai du monde. Aujourd’hui, elle possède d’ailleurs 60% des terres agricoles saines, non polluées.

Pour évaluer la mobilisation collective des élus locaux et régionaux africains lors de ce 2e Sommet Climate Chance, les organisateurs ont annoncé qu’une réunion de premier bilan se tiendra lors du Sommet «Africités» à Brazzaville en décembre 2018.

Danielle Engolo

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