La rentrée scolaire 2020-2021 démarre lundi prochain dans l’incertitude la plus totale. Le ministère de tutelle tient à ce que les options définies dans sa stratégie, à savoir l’enseignement à distance dans certains cas et présentiel dans d’autres, soient déclinées sur le terrain, tandis que les parents et tuteurs d’élèves ne cachent pas leur inquiétude quant à la situation épidémiologique dans le pays, surtout dans certaines régions.
D’ailleurs, plusieurs associations qui les représentent sont montées au créneau pour demander au ministère le report de cette rentrée. Ces associations viennent de saisir également le ministre de l’Intérieur au sujet des inquiétudes que cette rentrée dans ces conditions présente pour leurs enfants et leurs familles.
Le paradoxe du maintien de cette date est qu’au moment où les autorités compétentes ne cessent d’appeler les citoyens à éviter les rassemblements pour lutter contre la propagation du virus, le démarrage de cette rentrée provoquerait moult déplacements et rassemblements dans les écoles et leurs parages, devant les librairies, sans parler des transports. Ce qui présente de sérieux risques pour les enfants et leurs familles.
Comment pourrait-on enfermer les élèves dans les salles de cour, les priver des récréations, des cours de l’établissement et prétendre leur offrir des conditions pédagogiques d’apprentissage. Le facteur peur provoqué par l’épidémie se conjuguera ainsi à l’angoisse de la rentrée. Ce qui déstabilisera l’état psychique de l’apprenant et impactera ses capacités d’apprentissage. En fait, l’ambiance, où les rapports humains font défaut à cause de la crainte épidémiologique, n’est plus celle de l’apprentissage.
Dans le privé, la course est lancée pour assurer plus d’inscriptions et de réinscriptions, en faisant croire aux parents que l’établissement dispose des moyens appropriés pour assurer des cours en présentiel. Mais après le démarrage de la rentrée, le déroulement des cours dépendra de l’évolution de la situation épidémiologique dans le pays. Autant dire que d’innombrables problèmes se profilent à l’horizon dès le démarrage de cette rentrée scolaire.
Ce qui aura incontestablement des répercussions négatives sur les apprenants, les enseignants et les parents. Les indicateurs de cette rentrée sont au rouge, préviennent plusieurs voix dans la société civile et sur les réseaux sociaux. Mais le ministre de tutelle ne l’entend pas de cette oreille. Ceci au moment où plusieurs pays ont opté pour le report de la rentrée.
B. Amenzou