Exigences

Les décideurs ont sous la main un document sur la cartographie de la pauvreté élaboré par le  Haut Commissariat au Plan pour «fonder, sur des données objectives, les arbitrages requis dans l’affectation géographique et sociale des ressources budgétaires destinées à la lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité et, d’une façon plus générale, aux programmes sociaux».

Si différentes approches de la pauvreté sont distinguées; pour les Utilitaristes ou Welfaristes, à l’instar de la Banque Mondiale, la mesure de la pauvreté est basée soit sur le revenu, soit sur la consommation traduite en valeur monétaire. La cartographie nouvelle de la pauvreté du  HCP s’intègre dans cette approche. Il s’agit de la pauvreté monétaire définie, pour un ménage, comme étant la somme des dépenses requises  afin «d’obtenir un niveau de vie minimum, qui est normalement rattaché aux besoins caloriques minimales» et d’une allocation non-alimentaire préconisée par La Banque Mondiale. La mesure de la vulnérabilité est déterminée «en relevant de 1,5 fois le seuil de pauvreté monétaire».

Les politiques publiques visant à «réduire la pauvreté» s’appuient sur les programmes sociaux qui, des voix s’élèvent de plus en plus dans ce sens, doivent «mieux cibler les objectifs en matière de développement humain et de maximiser le rendement des ressources affectées à cet effet» ; c’est-à-dire en clair, que les ressources allouées ne le soient plus de manière «compensée» à la fois au bénéfice des pauvres et des non-pauvres.

Dans le cadre ainsi établi; en faisant abstraction des critiques méthodologiques qu’il peut susciter, la réalisation dans la pratique de ce qui précède, n’est pas chose aisée. On se limitera à citer brièvement les nuances apportées aux politiques de réduction de la pauvreté suite aux effets de la manifestation, en tant que moyen d’expression de revendications, avec ses cohortes agitant des banderoles et des drapeaux, hurlant des slogans ou écoutant les admonestations de l’un d’entre eux envers l’enfer vécu, le sentiment de marginalisation et la défaillance des politiques…

Ce facteur semble dépasser tous les travaux du HCP et des organismes s’occupant de développement humain. Il est d’autant plus efficace qu’il est lié à une latitude géographique franchement septentrionale ou franchement méridionale et à une certaine altitude orographique liée à la phase alpine de la structuration géologique du pays ou à son craton relevant du Bouclier Rguibate et des bassins adjacents.

Sa fomentation augmentant avec le temps sous différentes impulsions ; la manifestation, produit de la démocratie libérale, débauchée par des manipulations machiavéliques et par d’autres errements gauchistes suscite l’intérêt et provoque une approche de séduction que ni les institutions territoriales ni le processus électoral, ni le statut de la région et de ses édiles n’ont pu assurer.

Il reste à préciser que si l’effet de connexion peut provoquer certains mouvements semblables dans d’autres zones, le résultat n’est aucunement garanti d’autant plus que le rétrécissement du champ politique s’est opéré sans pour autant que la méthodologie démocratique ne soit remise en cause. Là où la carotte est servie, le bâton peut suivre.

Dans l’attente d’une cartographie basée sur une approche non-monétaire de la pauvreté ; d’un gouvernement du social et de l’économique pour que le bienêtre dépasse la pratique de «joindre les deux bouts» face aux besoins réels des individus et des collectivités pour vivre dans la dignité et la justice sociale ; il est temps de se ressaisir pour contribuer véritablement, par la sueur des fronts et la probité des actions, à la consolidation d’un Maroc plus démocratique, plus prospère et plus juste. C’est par cette mobilisation nationale, populaire, volontaire, enthousiaste et encadrée par des partis politiques aptes à le faire, que le Royaume du Maroc développera «une société solidaire où tous jouissent de la sécurité, de la liberté, de l’égalité des chances, du respect de leur dignité et de la justice sociale, dans le cadre du principe de corrélation entre les droits et les devoirs de la citoyenneté» comme le souligne le préambule de sa constitution.

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