Fatima Harandi, membre du jury de la 16ème édition du FIFM

Fatima Harandi connue beaucoup plus de son public par Raouia, cette comédienne au grand talent fait partie du jury de la 16e édition du FIFM présidé par Bela Tarr. Raouia qui se distingue par son sens de l’humour sa modestie et sa simplicité continue à susciter l’admiration du public grâce à ses beaux rôles au théâtre comme au cinéma. Elle est considérée parmi les rares comédiens marocains à avoir excellé dans l’interprétation des rôles complexes. Grâce à son remarquable parcours artistique, elle a réussi au fil du temps à acquérir une grande popularité auprès de son public. Al Bayane est allé à la rencontre de la comédienne.

Al Bayane : Vous êtes membre du jury de la 16e édition du FIFM. Quel est votre sentiment ?

Fatima Harandi : Je n’ai jamais pensé être un membre du jury, encore moins d’un  festival aussi grand que le festival international du film de Marrakech. Je suis fière d’être là et j’espère surtout être à la hauteur de cette mission.

Autant que membre du jury qu’est ce qui vous interpelle en premier dans un film ?

Le jeu des acteurs, le mouvement de la camera, la musique, le sujet… Toutes ses choses ! Ce n’est pas parce que je suis actrice que je vais juste examiner et observer les acteurs.

Vos coups de cœur jusqu’à présent ?

«The road to mandalay» ! C’est un film magnifique, et ce qui m’a le plus attirer dans ce film, c’est la fille qui joue le premier rôle. Elle a une capacité de s’exprimer en plein silence, ce n’est pas facile de jouer le silence. Aussi le faite que ce film raconte beaucoup de chose avec moins de langage et cela permet de donner une réflexion au spectateur.

Il est à noter qu’au festival les films ne sont pas tous traduit, et j’avoue que regarder un film sous-titré gâche un peu de son charme.

Durant la conférence de presse du jury vous avez souligné : «Quand je suis devant la camera c’est tout un voyage. Je sors de moi-même pour aller à ce que j’aime, parce que je ne m’aime jamais». Pourquoi ?

Je ne m’aime pas ! Dans une autre vie j’aurais aimé être une femme au foyer qui n’a rien de si important à part le faite d’avoir des enfants et de cuisiner ! Mais je suis atteinte par le Verus de vouloir être les autres, vivre dans la peau des autres ! C’est là ou je me sens mieux !

Comment préparez- vous vos rôles ?

Ma réponse va surprendre peut être, mais je n’ai jamais préparé un rôle.  Sincèrement, je trouve bizarre les artistes qui passent des mois avec les réalisateurs entrain de préparer un rôle !! Chez moi, tout commence et se terminer par deux mots «  Action et couper », c’est un moment de transe.

Pouvez- vous rejouer le rôle de «L’bidaouia» que vous avez incarné dans le film Casanegra de Nour Eddine Lakhmari ?

Absolument pas ! Pour la simple raison, que ce rôle a infecté ma vie personnelle et mon entourage familiale ! « L’bidaouia » m’a couté cher, car au Maroc les gens ne juge que par ce qu’ils voient à la télé, tout en oubliant que c’est un simple personnage. Il faut savoir que durant une année je sortais en djellaba et niqab afin d’éviter d’entendre des mots méchants ! Il est vrai que l’art n’a pas de censure mais les rues marocaines si.

Aucune participation marocaine n’est présente cette année au FIFM. Comment le voyez-vous ?

Un peu comme tout le monde j’ai demandé le pourquoi du comment ! On m’a dit que beaucoup de film sont en poste production et ne sont pas encore terminé. Mais il ne faut pas oublié que le Maroc à toujours été présent dans les éditions précédentes !

Un rôle que vous aimeriez jouer ?

Une SDF marocaine

Quels sont vos travaux à venir ?

Je prépare une pièce théâtrale écrite par Abdelhak Zerouali et réaliser par Abdellah Chakiri. C’est une pièce qui contient un seul personnage, on peut dire que c’est un monologue.  D’autre part, je vais bientôt commencer le tournage d’un film avec le réalisateur Jérôme Cohen-Olivar qui sera une surprise !

Omayma Khtib

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