Est-ce la fin du cauchemar des Rohingyas?

Depuis la fin Août ce sont plus d’un demi-million de Rohingyas qui, en fuyant la discrimination et la répression dont ils sont victimes en Birmanie, se sont réfugiés au Bangladesh voisin.

Aussi, au terme des négociations entreprises, «dans une atmosphère amicale», entre les gouvernements des deux pays, la Birmanie a finalement proposé de «reprendre les réfugiés Rohingyas» et les deux parties ont convenu de créer un groupe de travail mixte chargé de coordonner le processus de rapatriement.

Il convient de préciser que les Rohingyas qui constituent la plus grande population apatride au monde sont de confession musulmane. Vivant dans une Birmanie à dominante bouddhiste (90%) , ils n’ont accès ni au marché du travail, ni aux écoles ni même aux hôpitaux et sont considérés comme étant des étrangers alors même que certains d’entre eux vivent dans le pays depuis plusieurs générations ; une situation qui ne peut, dans le meilleur des cas, que les pousser à l’exil.

La Birmanie s’étant déclarée prête, désormais, à commencer les opérations de vérifications requises, le Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies a exigé qu’il soit mis fin au « cauchemar humanitaire » vécu par la minorité Rohingya par un « arrêt des opérations militaires » entreprises dans l’ouest de la Birmanie et par l’ouverture d’un corridor dans la zone de conflit afin de permettre aux réfugiés de retourner dans la dignité dans leur région d’origine.

Mais cette autorisation de retourner en Birmanie suffira-t-elle à « calmer » une population qui en étant dépossédée de tous ses droits est aculée à vivre avec un statut d’apatride qui ne lui permet de se sentir nulle part chez elle ? Rien n’est moins sûr au Myanmar, nom officiel de la Birmanie depuis les élections législatives de Novembre 2015, puisque le pouvoir y est bicéphale car exercé d’un côté par le gouvernement sans grand pouvoir de la Prix Nobel de la Paix, l’ancienne dissidente Aung San SuuKyi, et de l’autre, par l’omnipotente armée dite Tatmadaw, placée sous le commandement du Général Min Aung Hlaing, digne héritier de la junte militaire.

Nabil Bousaadi

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