La courbe décroissante du niveau des réserves de changeau Maroc continue de susciter les craintes. L’attente de l’entrée en vigueur du régime de change dit flottant amplifie davantage les inquiétudes.
Fitch Ratings revient, dans son dernier rapport, sur la question de l’élargissement des bandes flottantes du dirham et tire la sonnette d’alarme sur la chute des réserves de devise au second trimestre 2017 qui ont atteint leur niveau le plus bas au cours des deux dernières années. L’agence de notation recommande la mise en place des modifications progressive du cadre de change flottant combiné à un contrôle plus strict des opérations de change pour un meilleur recouvrement du ratio réserve-importation.
Dans son rapport, Fitch Ratings, constate que les réserves de devises ont aujourd’hui atteint un creux qui devrait pousser le wali de Bank Al Maghrib à élargir les bandes flottantes du dirham malgré la pression sur les réserves de change. L’agence de notation prévoit ainsi la mise en place par les autorités marocaines des modifications appropriées et graduelles du cadre de change avec au même temps un ancrage plus solide des attentes politiques et un ajustement des stratégies de communication.
L’agence rappelle que le taux de couverture des importations de biens et services à recul pour se situer a à peine cinq mois en juillet dernier contre sept mois fin décembre de l’année 2016. Fitch indique par la même occasion que cette chute n’est que la conséquence de la baisse des réserves internationales nettes du Maroc qui ont diminué de 14,3% en dollars américains au 7 juillet à partir de leur niveau de fin avril, atteignant 20,9 milliards de dollars américains, leur niveau le plus bas en près de deux ans.
Selon les analystes de l’agence de notation, la dégradation des réserves en devises s’explique en partie par les comportements des opérateurs économiques résidents qui ont anticipé l’approvisionnement en devises avant l’entrée en vigueur du nouveau régime dit de change flexible ou flottant qui était prévue au mois de juin dernier. La chute des réserves internationales se justifie tout aussi par le fait que des banques marocaines ont augmenté leurs actifs en devises de 56% soit l’équivaut d’un 1.6 milliards de dollars, entre le 28 avril et le 7 juillet.
Les craintes d’une dépréciation considérable du dirham, bien que la probabilité de cette situation soit très faible, note Fitch, ont été également et surtout amplifiées par la forte chute de la livre égyptienne suite à une libéralisation totale et des pressions récentes sur le taux de change en Tunisie. La livre égyptienne a été jugée largement surestimée, tandis que le dirham est proche de sa valeur d’équilibre explique l’agence de notation.
Fairouz El Mouden