Alors que le soleil trônait dans sa position médiane dans le ciel, lançant ses rayons dorés sur le port de Tanger-Med, cinq navires chargés de dizaines de véhicules et de milliers de passagers attendent le signal pour larguer les amarres à destination de la rive nord, tandis que deux autres s’apprêtent à accoster en douceur.
Ce mouvement qui rythme la vie du port de Tanger-Med connait toute son apogée en cette période de retour des Marocains du monde, les vacances touchant à leur fin. Dans le sens inverse, certains Marocains résidant à l’étranger (MRE) ayant préféré reporter leurs vacances d’été à la mi-août, pour passer l’Aïd Al-Adha aux côtés de leurs proches, s’impatientent de fouler le sol de leur pays après avoir complété les formalités douanières. Dans le cadre de l’opération Marhaba, le flux des passagers se poursuit en ordre de marche et en toute célérité à travers les différentes installations portuaires, et ce grâce aux mesures entreprises par les services concernés.
D’après le directeur du port Tanger Med Passagers, Hassan Abkari, le port a atteint, fin juillet dernier, son pic lors de la phase-départ, en accueillant 30.000 passagers et 7.500 véhicules en un seul jour, précisant que « la fluidité des passagers au sein du port est assurée par bon nombre d’infrastructures, qu’elles soient liées à l’équipement ou à la gestion de l’opération dans sa globalité ». L’administration du port met à la disposition des services concernés tous les moyens nécessaires pour réussir cette opération de transit, a-t-il assuré dans un entretien à la MAP, saluant l’excellent niveau de coordination entre l’administration du port et la Fondation Mohammed V pour la solidarité, la Sureté nationale, la Gendarmerie royale et les autres instances concernées. Depuis le lancement le 5 juin de l’opération « Marhaba 2017 » jusqu’au 13 août, un total de 993.661 passagers, dont 884.442 MRE et 260.298 véhicules, ont transité via le port Tanger Med, dans les deux sens.
Mais cette initiative ne se limite pas uniquement aux procédures administratives et au nombre de passagers, car la Fondation Mohammed V pour la solidarité y injecte une touche sociale en veillant à l’accompagnement des Marocains du monde.
Selon le directeur du pôle humanitaire de la Fondation Mohammed V pour la solidarité, Farid Tanjaoui Jazouli, l’opération de transit des MRE, qui vient d’achever la phase-départ et d’entamer la phase-retour, s’est déroulée dans de « bonnes conditions », précisant que la Fondation veille à renforcer son dispositif au sein du port Tanger Med pour accompagner la forte affluence des Marocains du monde durant cette deuxième phase et veiller à leur bien-être.
La Fondation mobilisera à cet effet plus de 60 assistantes sociales, quelque 26 cadres médicaux et 4 ambulances pour garantir une couverture globale et un service continu aux Marocains du monde, a-t-il souligné, notant qu’il sera procédé à l’exploitation de l’aire de repos de Tanger Med pour anticiper les formalités liées à leur voyage.
S’agissant de l’organisation de la navigation, un centre de surveillance du trafic maritime au sein de la plateforme portuaire assure un fonctionnement continu H24 de la navigation, de concert avec les départements concernés, aussi bien pour les porte-conteneurs desservant le port Tanger Med 1 que pour les ferries destinés au transport des passagers en provenance ou à destination de Tanger-Med Passagers.
Pour Sanaâ Mekkaoui, officier chargé de la surveillance des navires au sein de ce département, l’opération Marhaba se déroule dans de bonnes conditions à la faveur de la fluidité des mouvements des navires, expliquant que malgré les vents forts qui ont balayé le Détroit de Gibraltar au cours des derniers jours, aucun retard significatif n’a été enregistré dans le trafic programmé des navires. Bien au contraire, s’est-elle réjouie, le port Tanger Med Passagers a enregistré un chiffre record en accueillant 48 voyages maritimes sans arrêt. Le port Tanger Med Passagers est connecté à celui d’Algésiras (Sud de l’Espagne) via 11 navires, avec une fréquence de 32 traversées quotidiennes, en plus de 5 navires assurant la liaison avec les ports de Barcelone (Espagne), Sète (France), Gênes et Savone (Italie), à raison de six traversées hebdomadaires.
À cela s’ajoutent plusieurs projets de modernisation qui ont été menés de manière à améliorer la performance de ce point de transit maritime principal, choisi par plus du tiers des Marocains du monde. Il y a lieu de citer notamment la mise en place d’un système de reconnaissance automatique des plaques d’immatriculation, d’un dispositif de vente des billets similaire à celui utilisé dans les aéroports, ou encore l’estampillage des passeports des voyageurs à bord des navires pendant la traversée, autant de mesures permettant d’accélérer le temps de traitement des données et de réduire les délais d’attente particulièrement lors des périodes d’affluence.
Sur le plan sanitaire, le rôle des services médicaux est crucial pour garantir la salubrité publique, contrôler la situation sanitaire des passagers et prodiguer les premiers soins aux malades. Ces efforts s’inscrivent en droite ligne de la stratégie du ministère de la Santé en matière de gestion du flux des passagers, conformément au règlement sanitaire international en vigueur « RSI 2005 ». Le classement du Port Tanger-Med par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) prouve que ce point d’entrée frontalier est en conformité avec les dispositions de ce règlement, en termes de contrôle sanitaire mais également en ce qui concerne la propreté et la prévention, a affirmé le responsable du service de contrôle sanitaire au port Tanger-med, Abderrahim Rachdi.
Il a tenu à préciser que le processus de surveillance se déroule en deux étapes -maritime et portuaire-, expliquant que la première concerne les navires et leurs services sanitaires, tandis que la deuxième est liée au contrôle des restaurants et de la qualité des eaux et la prévention contre les risques de maladies au sein des installations portuaires. A l’approche de l’Aïd Al-Adha, les autorités portuaires aspirent à voir la période de pic durant la phase-retour, qui coïnciderait avec la fin d’août ou début septembre, se dérouler dans de bonnes conditions, puisque la capacité du port permet de gérer un flux allant jusqu’à 500 véhicules et 200.000 voyageurs par heure, un chiffre qui dépasse largement les attentes.
Hicham El Moussaoui (MAP)