«Guerre», un inédit de Céline fait l’actualité !

Rentrée littéraire 

Mohamed Nait Youssef

Le célèbre auteur du « Voyage au bout de la nuit », Louis-Ferdinand Céline, fera l’actualité de cette rentrée littéraire. En effet, «Guerre», roman inédit de 192 pages édité par les Éditions Gallimard dans sa collection blanche, sera l’un des livres de ce chevet des amoureux des littératures et des lettres.

Ce texte romanesque important faisait bel et bien  partie de ses manuscrits volés ou disparus à la fin de la seconde guerre monde. La guerre y est pour quelque chose. Car, l’écrivain français, qui est également l’une des voix littéraires les plus novatrices de la littérature du XXe siècle, a fui la capitale parisienne pour s’installer à Sigmaringen, dans le sud de l’Allemagne en laissant derrière lui ses textes. Il fallait attendre l’été dernier pour que ces manuscrits perdus refassent surface.

 «Parmi les manuscrits de Louis-Ferdinand Céline récemment retrouvés figurait une liasse de deux cent-cinquante feuillets révélant un roman dont l’action se situe dans les Flandres durant la Grande Guerre. Avec la transcription de ce manuscrit de premier jet, écrit quelque deux ans après la parution de Voyage au bout de la nuit (1932), une pièce capitale de l’œuvre de l’écrivain est mise au jour. Car Céline, entre récit autobiographique et œuvre d’imagination, y lève le voile sur l’expérience centrale de son existence : le traumatisme physique et moral du front, dans l’« abattoir international en folie», souligne l’éditeur du roman.

Dans un style cru, l’auteur relate l’histoire du brigadier Ferdinand qui a été gravement blessé à la fin de la Première Guerre mondiale en suivant ses pas. A travers ce roman écrit en 1932, Céline y décrit le malheur et l’image apocalyptique d’un « abattoir international », pour reprendre ses mots.

«On y suit la convalescence du brigadier Ferdinand depuis le moment où, gravement blessé, il reprend conscience sur le champ de bataille jusqu’à son départ pour Londres. À l’hôpital de Peurdu-sur-la-lys, objet de toutes les attentions d’une infirmière entreprenante, Ferdinand, s’étant lié d’amitié au souteneur Bébert, trompe la mort et s’affranchit du destin qui lui était jusqu’alors promis.», a écrit l’éditeur dans sa présentation. 

«Guerre » est aussi un mélange de souvenirs et de fiction dévoilant la cruauté de la guerre ; sa violence, ses maux et ses malheurs interminables. L’écriture a également cette tâche : celle de dénoncer les boucheries. 

 «Ce temps brutal de la désillusion et de la prise de conscience, que l’auteur n’avait jamais abordé sous la forme d’un récit littéraire autonome, apparaît ici dans sa lumière la plus crue. Vingt ans après 14, le passé, «toujours saoul d’oubli », prend des « petites mélodies en route qu’on lui demandait pas ». Mais il reste vivant, à jamais inoubliable, et Guerre en témoigne tout autant que la suite de l’œuvre de Céline.», a-t-il souligné.

Par ailleurs, les trésors littéraires de Céline continuent de charmer les lecteurs et les amoureux de sa plume. C’est d’ailleurs la surprise que  Gallimard s’apprête à faire en rééditant  son  roman inachevé et largement autobiographique.

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