À l’initiative du Forum Parité et Egalité
Mohamed Nait Youssef
Il est 22h. Les amoureux du père des arts n’ont pas raté le rendez-vous, vendredi dernier, avec une nouvelle représentation de la pièce théâtrale «Hammam La3yalate» (bain des femmes) qui a eu lieu à la grande salle Ali Yata au siège national Parti du progrès et du socialisme (PPS), à Rabat, à l’initiative du Forum Parité et Egalité, organisation parallèle du parti. Ce spectacle théâtral ouvrant le bal des activités ramadanesques du Forum, a drainé un public aussi nombreux et assoiffé à l’art, à la culture.
En effet, la salle qui était archicomble en témoigne. Mise en scène et dramaturgie par Latefa Ahrrare, cette pièce de théâtre, rassemblant théâtre expérimental et Vaudeville, dont l’idée est conçue selon une Khouloud Betioui, et réunissant une belle brochette de comédiennes à savoir Fatima Boujou, Saadia Ladib, Khouloud Betioui, Nora Koraichi, Sakina Lafdaili et Majda Zabbita, relate l’histoire, voire les histoires de femmes, issues de différentes couches sociales, qui se retrouvent dans un Spa. L’action de l’œuvre théatrale se déroule dans un moment assez difficile qu’avait traversé le monde : la période de la crise sanitaire ; ses percussions et son enfermement.
A vrai dire, ce hammam est une microsociété où se tissent des rencontres et se dévoilent parfois les maux de tout un vécu. En outre, dans un ton comique, ce théâtre de situations met l’accent sur toute une vision de monde de femmes aux référentiels et aspirations différents. C’est dans ce lieu d’ailleurs que ces femmes s’évadent, parlent et partagent leurs petites histoires, malaises sociaux, psychologiques, économiques et même existentiels à un moment où le monde a perdu la boussole. Incontestablement, la pandémie a joué son jeu dont personne n’est pas sortie indemne.
Par ailleurs, le hammam est une incarnation de la société. Un lieu certes de purification du corps, mais aussi et surtout un espace d’échange, de rencontre. Le public a ri aux éclats. La pièce est sur la femme ; ses préoccupations, ses angoisses, ses désirs, ses rêves, mais elle s’adresse à la fois aux hommes et aux femmes dans une atmosphère festive, conviviale où la musique et le jeu étaient des personnages à part entière.
Cette œuvre théâtrale, présentée par la troupe «Zili art» en partenariat avec le Théâtre Mohammed V et soutenue par le ministère de la culture, était un clin d’œil aux travailleuses invisibles : les gommeuses du Hammam, entre autres.
