Haut-Karabakh: Les arméniens réclament l’ouverture du corridor de Latchine

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

L’Azerbaïdjan et l’Arménie se disputent, depuis la fin des années 1980, l’enclave montagneuse du Haut-Karabakh. Mais, après la guerre à laquelle ils s’étaient livrés, en 2020, et qui s’était soldée par la défaite des forces arméniennes et la «récupération», par l’Azerbaïdjan, de larges pans de son territoire, une grande partie de cette région qui est majoritairement peuplée d’arméniens se trouve, désormais, sur un territoire qui, bien qu’étant internationalement reconnu comme appartenant à l’Azerbaïdjan, est sous le contrôle de séparatistes arméniens.

Le corridor de Latchine qui est la seule route reliant l’Arménie à l’enclave du Haut-Karabakh ayant été fermé, cette semaine, par l’Azerbaïdjan, en dépit des protestations d’Erevan qui craint une grave crise humanitaire et de la présence des «casques bleus russes (qui) doivent garantir les droits et la survie du peuple de l’Artsakh» (nom que les arméniens donnent à cette région), quelques 6.000 personnes se sont retrouvés, ce vendredi matin, sur la principale place de Stepanakert, la capitale du Haut-Karabakh et se sont, par la suite dirigés vers les bureaux de la Croix Rouge et le quartier général des forces russes de maintien de la paix déployées dans la région.

Pour rappel, dès que les autorités de Bakou avaient décidé de fermer le corridor de Latchine en décembre dernier, l’Arménie avait mis en garde la communauté internationale sur les graves problèmes humanitaires que cette restriction de circulation allait engendrer si bien qu’en invoquant des raisons sécuritaires, l’Azerbaïdjan avait annoncé, en Avril dernier, la création d’un barrage routier à l’entrée du corridor.

Mais étant donné que des incidents armés se produisent très souvent, à cet endroit, entre les soldats des deux pays, les manifestants ont promis de continuer leur mouvement de protestation jusqu’à la réouverture du fameux corridor.

Aussi, lors d’une réunion avec le chef de la délégation de la Croix Rouge en Azerbaïdjan, le ministre azéri des Affaires étrangères, Djeyhoun Baïramov, a affirmé que les résidents arméniens du Haut-Karabakh étaient, désormais, autorisés à passer «le poste de contrôle frontalier à des fins médicales avec le soutien du Comité International de la Croix Rouge» et que les autorités de Bakou se sont engagées à assurer «l’approvisionnement des résidents arméniens» de la région.

Mais, ces propos n’ont pas tranquillisé, pour autant, la partie arménienne du moment que l’Azerbaidjan avait annoncé, mardi, avoir suspendu la circulation dans le corridor après avoir découvert que des «chauffeurs travaillant pour la branche arménienne de la Croix Rouge» faisaient de la contrebande.

Jugeant que « la situation est terrible et (qu’elle) aura des conséquences irréversibles dans quelques jours », le ministre arménien Gurgen Nersisyan, a demandé jeudi, à la Russie, qui dispose d’un important contingent dans la région, de rétablir la circulation sur le corridor et, au même moment, tout en dénonçant «le blocus illégal du Haut-Karabakh», le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a annoncé qu’il participera, samedi, aux négociations de paix qui se tiendront sous l’égide de l’Union Européenne.

Mais, si vendredi, après-midi, la Croix-Rouge a signalé, à l’AFP, avoir repris les évacuations sanitaires vers l’Arménie, en précisant que «onze patients (qui se trouvaient) dans un état grave ont été transportés via le corridor de Latchine», y’a-t-il lieu de croire que le conflit qui oppose l’Azerbaïdjan et l’Arménie depuis la chute de l’ex-URSS va finir par trouver un heureux dénouement ?

Difficile à croire mais attendons pour voir…

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