HCP: 3,8% de croissance au 3e trimestre

Les prévisions de croissance annoncées en début par le Haut-commissariat au plan (HCP) se confirment. Le taux de croissance aurait bondi de 3,8% au premier 3e trimestre contre 1,3% une année auparavant, indique la dernière note de conjoncture du HCP. Bien évidemment, la croissance a été principalement tirée par l’amélioration de 14,7% de la valeur ajoutée agricole, au lieu d’une baissede 13,6% au cours de la même période de 2016. Et comme prévu, l’évolution de la valeur ajoutée des activités hors agriculture a été moins importante, avec une hausse de 2,6%, portée essentiellement par le secteur tertiaire et les mines. C’est aussi grâce au raffermissement de la demande mondiale adressée au Maroc que la croissance est repartie au 3e trimestre. Elle se serait affermie de 6,2%, en glissement annuel, lors de la même période, indique le HCP.

La demande intérieure se porte mieux

La demande intérieure, notamment celle émanant des ménages, aurait poursuivi son redressement amorcé en 2016. Cette reprise aurait bénéficié de la détente des prix à la consommation. Mieux encore, ce sont surtout les produits locaux qui ont profité du redressement de la demande intérieure, tandis que les importations de biens de consommation ont régressé d’environ 11%. Globalement, les dépenses de consommation des ménages, en volume, se seraient accrues de 4,5%, en variation annuelle, au lieu de3,5% une année plus tôt, contribuant pour environ 2,7 points à la croissance globale du PIB, contre 2 points un an plus tôt. En outre, la progression de la consommation aurait été alimentée par un accroissement de 4,5% des crédits à la consommation et un redressement de 6,5% des recettes des MRE, au troisième trimestre. En revanche, la demande des administrations publiques serait restée modérée (+0,9%), sous l’effet d’une baisse des dépenses de fonctionnement (-0,4%, à fin août 2017).

Allègement du déficit commercial

Autre bonne nouvelle du HCP : Le Maroc a exporté plus et importé moins au cours du 3e trimestre. El effet, les exportations de biens se seraient améliorées de 11% au troisième trimestre 2017, après s’être repliées de 1,6% un an plus tôt. Tous les secteurs ont vu leurs expéditions augmenter, y compris le secteur des phosphates qui a tourné au ralenti pendant plusieurs mois. Quant aux importations,  elles se seraient tempérées pour le deuxième trimestre consécutif, affichant un accroissement de 2,2% lors de la même période. Ce ralentissement s’explique par le recul des importations hors énergie, en particulier celles des biens de consommation (voitures de tourisme, médicaments), des produits alimentaires (repli de la facture céréalière) et des demi-produits (produits chimiques). La facture énergétique aurait, à l’inverse, continué à grever la balance commerciale, contribuant pour près de 2,3 points à l’augmentation des importations. Dans ces conditions, le déficit commercial s’est allégé de 6,4%, en variation annuelle, au troisième trimestre 2017, et une amélioration du taux de couverture de 4,3 points, pour se situer à 53,9%.

De bonnes performances attendues pour le 4e trimestre

La croissance pourrait ressortir à 3,9% au cours du 4e trimestre, tirée encore par la valeur ajoutée agricole (+13,5) et celle des activités non-agricoles (+2,7%). Par ailleurs, l’amélioration du climat des affaires aussi bien dans les économies émergentes qu’en zone euro devrait se poursuivre au quatrième trimestre 2017. La hausse des prix rognerait quelque peu le pouvoir d’achat des ménages européens, qui maintiendraient leur consommation mais réduiraient quelque peu leur épargne.

De même, le commerce mondial continuerait d’être bien orienté, soutenu par la vigueur des importations des pays émergents. Dans ce contexte, la demande mondiale adressée au Maroc devrait progresser à un rythme proche de 5,2%, en glissement annuel. Ces prévisions du HCP sont certes optimistes, mais elles restent inférieures à celles annoncées par le ministre des Finances qui table sur une croissance de 4,8% en 2017.

H.B.

 

L’investissement en mode ralenti

La croissance de l’investissement aurait décéléré par rapport à l’année précédente, pour se situer à environ 2,8%, en variation annuelle, au lieu de +10,9% une année auparavant, contribuant, ainsi, pour près de +0,8 point à la croissance du PIB. Cette évolution serait, particulièrement, attribuable au ralentissement de l‘investissement en produits industriels. L’investissement public en infrastructures de base aurait, à l’inverse, légèrement accéléré par rapport au début de l’année, tandis que l’investissement en construction, en ralentissement depuis la mi-2008, aurait été marqué par l’hésitation et l’attentisme des investisseurs, suite à la faiblesse de la demande adressée, notamment, à l’immobilier résidentiel.

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