Hicham Meziane, Business Development Manager chez Cartier Saada

«Nous avons réalisé une progression de 52 % du chiffre d’affaire à l’export»

Après la réussite de son contrat croissance export 2013-2015, la société Cartier Saada, cotée à la bourse de Casablanca, a paraphé son nouveau contrat 2017-2019 avec le ministère du commerce de l’industrie. Dans cette interview avec Hicham Meziane, Business Development Manager chez Cartier Saada, nous revenons sur les principaux objectifs de ce nouveau contrat à l’export ainsi que sur les axes phares de la stratégie de développement de la société.

Al Bayane : Vous venez de signer un nouveau contrat export. Quel est son budget de ce plan, quelle est sa durée et quels sont ses objectifs?

Hicham Meziane : Effectivement, nous venons de parapher ce nouveau contrat 2017-2019 que nous avons signé avec le ministère du commerce de l’industrie. Ce contrat, qui s’étale sur 3 ans, consiste à soutenir l’effort commercial à l’export de l’entreprise Cartier Saada à hauteur 5 millions de dirhams.Plus concrètement, l’objectif est d’abord de générer des exportations additionnelles, nous permettre d’accéder à certains leviers nécessaires au développement de nos produits sur les marchés cibles et enfin renforcer notre positionnement sur nos marché export actuels.Cet appui porte donc sur le financement de ces outils ou leviers afin de développer les exportations de l’entreprise. Il faut noter toutefois que ce montant de 5 millions de dirhams est le plafond prévu par ce programme et c’est donc un montant prévisionnel.

Quel bilan faites-vous de votre dernier contrat export?

Notre dernier contrat de croissance à l’export portait sur la période 2013-2015, et le bilan est tout à fait positif, dans la mesure où le montant de l’appui sur ces 3 ans s’est monté à 3 Millions de DH et bien sûr cela nous a permis de lancer des actions marketing et de promotions de nos produits dans des marchés moins accessibles et d’être présents à des salons et foires où n’avions pas l’habitude d’exposer. A titre d’exemple, les campagnes de communication sont assez budgétivores et ce type d’appui nous aide vraiment à promouvoir notre marque et à recruter de nouveaux clients à l’export.Pour vous donner un chiffre assez significatif : grâce aux actions menées,  nous avons réalisé une progression de 52 % du chiffre d’affaire à l’export sur la période des 3 années du programme.

Comment s’est comportée l’activité de Cartier Saada en 2017?

Comme vous le savez, notre activité est basée sur les cycles agricoles de nos deux métiers phares que sont les olives et la conserve d’abricot, et l’aspect saisonnier de ces récoltes nous contraint d’avoir un exercice à cheval sur deux années civiles.L’année 2016/2017 a été une année difficile à cause d’une campagne agricole compliquée. Malgré ce contexte défavorable, nous avons pu trouver les relais de croissance suffisants pour réaliser une croissance l’ordre de 10% et nous avons pu maintenir des niveaux de rentabilités satisfaisants.

Combien représente l’export dans votre chiffre d’affaires?

Cartier Saada est une société qui a toujours été tourné vers l’export. Nous fêtons cette année les 70 ans de la marque Cartier et à ce jour, l’export représente 95% de notre chiffre d’affaire. Nos produits sont d’ailleurs présents dans une trentaine de pays à travers le monde.

Comment qualifiez-vous le marché de la conserverie des fruits et des légumes au Maroc?

Ce secteur est vaste et offre des débouchés pour la valorisation de la production agricole Marocaine. Néanmoins, il reste assez hétérogène,  d’une part par la diversité de l’offre disponible et d’autre part par les disparités entre les opérateurs.Dans ce domaine, vous pourrez trouver des sociétés structurées qui respectent les règles et les normes de sécurité alimentaire et qui sont d’ailleurs certifiées et d’autres qui elles, malheureusement n’ont pas le même scrupule. Ceci engendre de fortes disparités et une forme de concurrence déloyale principalement sur le marché local.Chez Cartier Saada, nous sommes tournés vers la création de valeur ajoutée et pour cette raison nous privilégions la fabrication de produits finis dont le niveau de transformation est élevé. Nous favorisons donc les emballages hermétiquement fermés pour garantir une sécurité alimentaire totale à nos clients contrairement aux ventes en vrac qui elles sont plus discutables et n’apportent pas de valeur ajoutée au secteur.

Enfin, il faut noter que c’est un secteur qui reste difficile aussi parce-que nous restons assez tributaire des aléas climatiques et chaque campagne agricole offre son lot de surprises.

Quelle est votre part de marché?

Aujourd’hui, notre part de marché est de 10% des exportations marocaines.

Comptez-vous lancer de nouveaux produits sur le marché local?

Oui, effectivement, nous sommes en train de travailler sur de nouveaux packagings et de nouvelles recettes pour le marché marocain. C’est un marché très exigeant avec des consommateurs très regardants sur la qualité du produit. Pour ne rien vous cacher nous sommes en train de travailler sur le sujet et nous comptons lancer une gamme d’olives marinées et épicées très bientôt. Nous l’avons lancé dans un premier temps à l’export et au vu des retours très positifs, nous espérons le même succès sur le marché marocain.

Enfin, quelle est la stratégie de Cartier Saada pour les prochaines années?

Nous avons lancé en 2016 un plan stratégique sur 5 ans qui s’articule autour de deux axes majeurs que sont l’intensification de l’effort commercial et la diversification de l’offre en mettant l’accent sur l’innovation.Cela se traduira par une présence forte dans tous les évènements internationaux tels que les salons et foires de l’agroalimentaire et le lancement de nouveaux produits de manière régulière.

Propos recueillis par Kaoutar Khennach

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