Macron à l’ouverture de la «Conférence des ambassadeurs»…

Au lendemain du sommet du G7 de Biarritz, dans son traditionnel discours d’ouverture de la «conférence des ambassadeurs», le président Emmanuel Macron a prôné une «stratégie de l’audace» visant à «repenser», «revisiter» ou même «réinvestir» les relations internationales et appelé, les diplomates français à faire du vieux continent «une puissance d’équilibre» et non pas «une puissance alignée» qui s’effacerait en s’arrimant aux chars des Etats-Unis et de la Chine.

Face à une assistance composée de quelques deux cents ambassadeurs, le président français a invité ces derniers, à «retrouver l’esprit des Lumières et de la Renaissance» et à renouer avec «l’humanisme» et la «vocation universelle» propre à l’esprit français. Il a tenu, par ailleurs, à préciser que toute idée de «pousser la Russie loin de l’Europe serait une profonde erreur». Le chef de l’Etat français qui a déploré le fait que certains pays européens aient refoulé la Russie après la chute du Mur de Berlin a invité les diplomates français à «repenser» les liens avec Moscou à la lumière de son rapprochement avec l’Union Européenne car sa «vocation n’est pas d’être un allié minoritaire de la Chine».

Ainsi, après avoir longuement ergoté sur une «refondation de la civilisation européenne», Emmanuel Macron a rappelé que tout comme la France, la Russie est en Europe et qu’à ce titre, il est impératif de «faire quelque chose d’utile» avec cette dernière faute de quoi la France restera «avec une tension profondément stérile» et continuera à vivre dans «une Europe qui est le théâtre d’une lutte stratégique entre les Etats-Unis et la Russie».

Fier donc de la réussite de «son G7» qui aura été «calme et utile» – ce qui n’est pas arrivé depuis longtemps – et voulant changer la manière de faire de la diplomatie de l’Hexagone en prônant une action diplomatique «disruptive» qui sortirait des sentiers battus et des cadres routiniers, Emmanuel Macron, mesurant «l’ambition d’un tel projet », s’est longuement étalé sur les moyens que la France compte mettre en œuvre pour répondre à ces défis contemporains que sont «la fin de l’hégémonie occidentale», «l’ensauvagement du monde», le «grand bouleversement écologique» ou encore la révolution technologique et l’accroissement des inégalités.

Saluant les efforts entrepris par Pékin en matière d’écologie, le président français a insisté sur la nécessité de renforcer le partenariat avec la Chine.

Abordant, par ailleurs, la question migratoire, Emmanuel Macron a tenu à rappeler que la souveraineté passe aussi par la défense des frontières de l’Union européenne. Mais si, sur cette question, le président français n’a pas fait de nouvelle annonce, il a, tout de même, confirmé la stratégie déjà mise en place par l’UE et visant à «prévenir les départs, accélérer les retours et ouvrir les voies légales pour les candidats éligibles à l’asile».

Considérant, enfin, que l’Afrique reste un allié indispensable pour permettre à l’Europe de continuer à jouer son rôle dans les affaires du monde, Emmanuel Macron a assuré que la France resterait présente au Sahel par l’entremise de l’opération «Barkhane».

Enfin, la diplomatie française a tellement de «pain sur la planche» que le chef de l’Etat s’est fait menaçant à l’endroit de ceux qui pourraient être tentés de le «laisser parler» en leur déconseillant ouvertement de ne pas tenir compte de ses propos. Les menaces faites par le président Emmanuel Macron à l’encontre de son corps diplomatique étant loin d’être voilées, attendons pour voir…

Nabil Bousaadi

Related posts

Top