Imminence d’un génocide en Centrafrique?

Rien ne va plus en République Centrafricaine. Les combats qui se sont déroulés entre des groupes armés dans le nord-ouest et le sud du pays ont fait quelques 34 morts et autant de blessés en l’espace de deux jours; ce qui a fait dire à l’agence humanitaire des Nations-Unis OCHA qu’il s’agit bien là de signes annonciateurs du génocide qui se profile à l’horizon.

En effet, pour cette seule année 2017, ce sont près de 180.000 personnes qui, selon le Secrétaire adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, ont été contraintes d’évacuer leurs habitations ramenant ainsi à plus de 500.000 le nombre de déplacés.

Et celui de faire part de son profond désarroi lorsqu’il y a près de 3 mois, il avait vu que 2000 musulmans s’étaient réfugié dans une église à Bangassou, au sud du pays, pour échapper à des combattants chrétiens qui les encerclent toujours et menacent encore de les exterminer. Aussi, considère-t-il qu’il appartient aux Nations-Unis et aux différentes ONG chargées des questions humanitaires de décider, sans délai, de la suite qu’il convient de réserver à ce dossier duquel dépend la vie de près de 2000 personnes.

C’est dans ce cadre, d’ailleurs, que Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire Général Adjoint de l’ONU chargé des opérations de paix, a fait part de son entière disposition à demander au Conseil de Sécurité de renforcer les effectifs de la  MINUSCA (Mission des Nations-Unies pour la Paix en Centrafrique) -actuellement 12.500- pour permettre à cette dernière d’accomplir, comme il se doit, sa mission de protection des populations civiles et soutenir le président Faustin-Archange Touadéra dont l’élection l’année dernière avait suscité des espoirs qui sont bien vite tombés à l’eau en ce moment où «une rechute (du pays) dans une crise humanitaire de grande ampleur est imminente» alors que  l’ONU aura bien du mal à subvenir aux besoins d’une population dont la moitié a besoin d’une aide alimentaire pour survivre et qu’elle-même n’a reçu, à ce jour, que 24% des 497 millions de dollars réclamés lors d’un appel à l’aide humanitaire pour le pays.

Nabil El Bousaadi

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