Journée mondiale du rein : Sensibiliser, informer et éduquer

Le 8 mars, le monde célèbre la Journée mondiale du rein. La célébration de la 12e édition de cette journée est l’occasion de s’arrêter sur l’insuffisance rénale qui représente un enjeu majeur de santé publique au Maroc, où plus de 3 millions de nos concitoyens souffrent de maladies rénales.

Cette année, la Journée mondiale du rein et la Journée internationale de la femme sont commémorées le même jour, ce qui nous donne l’occasion de réfléchir à l’importance de la santé des femmes et en particulier de leur santé rénale. Il y a un besoin accrue et évident de sensibilisation, de diagnostic rapide et de suivi adéquat de la maladie rénale.

Pour faire le point sur l’insuffisance rénale et en comprendre les différentes facettes, nous sommes allés à la rencontre du Professeur Amal Bourquia qui fait partie des pionniers de la néphrologie au Maroc.

Ce 8 mars donc marquera la douzième Journée mondiale du rein, une journée d’action mondiale organisée conjointement par la Société Internationale de Néphrologie (ISN) et la Fédération Internationale des Fondations du Rein (IFKF). Cette année, le thème retenu par les organisations internationales pour célébrer cette journée revêt un intérêt particulier, en témoigne la thématique adoptée : «le rein et la santé de la femme».

3 millions de Marocains concernés par les maladies rénales

Un adulte sur dix souffre d’une infection rénale, soit près de 600 millions de personnes dans le monde. L’Organisation Mondiale de la Santé prévoit une augmentation de la prévalence de la maladie rénale chronique de 17 % dans les 10 ans à venir. Et pourtant, chaque année, en raison d’un diagnostic tardif, des millions de personnes décèdent prématurément d’insuffisance rénale chronique et des complications cardiovasculaires qui lui sont associées. Or, depuis plusieurs années, les maladies rénales, même si elles sont le plus souvent silencieuses, peuvent être détectées et leur évolution ralentie, voire stoppée par des médicaments et des règles hygiéno-diététiques simples.

A l’instar des autres pays, le Maroc célèbre depuis plusieurs années cet événement important, des conférences sont organisées au niveau des établissements hospitaliers, les malades et leurs familles sont présents et interviennent par leurs témoignages.

Les associations de malades sont aussi de la partie pour sensibiliser, informer et éduquer encore plus la population sur le problème des maladies rénales et sur l’importance de l’adoption de bonnes attitudes pour une vie saine.

Selon les estimations que présentent les différentes associations, les maladies rénales toucheraient prés 3 millions de Marocains. Quand on parle des maladies rénales, on s’attache plus sur les affections, les signes, les traitements et on oublie le rôle vital des reins.

Quels rôles joue le rein?

Parler de la journée mondiale du rein, de l’insuffisance rénale chronique terminale (IRCT), qui, faut-il le rappeler ici, représente un enjeu majeur de santé publique au Maroc à cause de ses conséquences médicales et socioéconomiques, nous invite à plus d’un titre à parler d’abord du rein et de ses multiples fonctions.

Le Rein est organe noble, haut de 11 cm, large de 6 cm et qui a une épaisseur de 3 à 4 cm, pour un poids de 140 à 170 grammes. Un adulte a 5 litre de sang que les reins filtrent chaque jour plus de 36 fois. Le rein a pour première fonction celle d’élaborer les urines, constituées d’eau et de déchets. On comprend ainsi que le rein est le régulateur de nos besoins et de nos excès en eau. En outre le rein élimine une très grande partie des déchets de l’organisme par voix urinaire et a donc un rôle essentiel d’épuration. Il a aussi un rôle de régulation chimique du sang (les ions de sodium, calcium, potassium, phosphore, etc.). Il régule également la tension artérielle grâce à la sécrétion d’hormones des glandes surrénales,et participe à la fabrication d’une vitamine D très active dans la santé des os, en plus de son impact sur la stimulation de la fabrication des globules rouges. On comprend dès lors toute l’importance de cet organe et les problèmes de santé qui peuvent découler quand celui-ci est atteint d’une maladie.

Intérêt du dépistage précoce

Comme cité précédemment, on estime aujourd’hui que l’insuffisance rénale touche près de 3 millions de personnes au Maroc.Malgré ce chiffre impressionnant, la maladie souffre d’une étrange méconnaissance de la part du grand public. Ainsi, de 20 à 40 % des insuffisances rénales ne sont pas diagnostiquées, et ne sont donc dirigées vers un néphrologue qu’au stade terminal, au moment où la dialyse s’impose d’urgence. L’annonce soudaine et trop tardive représente un traumatisme physique et psychologique considérable qui aurait pu et dû être évité, c’est dire tout l’intérêt d’un diagnostic précoce.

C’est d’autant plus vrai en raison de l’augmentation de l’espérance de vie de notre population : les femmes et les hommes vivent plus longtemps (77 – 75 ans), une population vieillissante, ce qui induit une augmentation de l’incidence du diabète et de l’hypertension artérielle. Et ce n’est un secret pour personne que de dire que tous les professionnels s’attendent à une augmentation de l’incidence de l’insuffisance rénale au Maroc dans les années à venir. Toutes ces personnes à risque doivent bénéficier d’un dépistage précoce et annuel de l’insuffisance rénale, représenté par la consultation du médecin généraliste ou spécialiste et la pratique d’analyses sanguines et urinaires.

Ouardirhi Abdelaziz

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