Khadija Biadi, l’énergique dévouée à la promotion de tamazight

Armée d’une volonté résolument désintéressée de hisser le niveau de l’enseignement de la langue amazighe en Tifinagh à l’école, Khadija Biadi poursuit son bonhomme de chemin pour la promotion de cette composante phare de l’identité culturelle du Royaume.

Après des études en histoire et dix ans de carrière d’institutrice, cette originaire du Moyen Atlas marocain a fait de la promotion de tamazight, langue marocaine officielle aux côtés de l’arabe, une cause et un combat personnels de tous les jours.

Dans un entretien à la MAP, Biadi a souligné qu’à la base de son attachement à la langue amazighe officialisée par la Constitution de 2011, une note ministérielle qui avait appelé les instituteurs intéressés à contribuer à l’élaboration d’un manuel didactique dédié à l’enseignement de l’amazigh. C’est à ce moment-là qu’elle s’engage sans relâche en faveur de la diffusion d’une langue pour laquelle elle éprouve beaucoup de passion. Au total, les apprentis sont au nombre de 300, tous des élèves du cycle primaire de l’enseignement fondamental.

Et d’ajouter que dès son engagement en faveur de cette cause de l’enseignement de l’amazigh qui bénéficie d’une popularité grandissante parmi les élèves des diverses régions, l’amazigh ne cesse de prendre de plus en plus d’importance dans l’esprit et l’environnement des élèves qui à leur tour affichent une certaine volonté d’apprentissage et de maitrise du tifinagh comme l’une des principales langues du Royaume.

Par ailleurs et compte tenu de ce que représente la langue amazighe dans le système éducatif comme l’une des facettes du patrimoine partagé de tous les Marocains, Khadija Biadi a mis en avant le partenariat mis en place avec l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), visant l’amélioration du contenu pédagogique de la langue, rappelant dans ce sens les différentes formations initiées par l’Académie régionale d’éducation et de formation (AREF) de Rabat-Salé-Kénitra au profit des professeurs de Tamazight.

Abordant l’avenir sous de bons auspices, elle se félicite des acquis cumulés en la matière et des efforts consentis par toutes les parties prenantes en vue d’asseoir les bases solides d’une école tournée vers le pluralisme linguistique et culturel qui caractérise la société marocaine à l’échelle tant régionale que nationale.

A cet égard, Mme Biadi note avec satisfaction la conception d’instruments pédagogiques modernes pour l’apprentissage de la langue amazighe, à travers l’introduction des images et des sonores tout en encourageant la lecture active et l’utilisation des tablettes et autres outils informatiques, de quoi susciter l’intérêt des élèves.

Toutefois elle déplore le manque ressenti au niveau des ressources humaines, en premier lieu pour ce qui est des enseignants de l’école publique, exprimant son souhait de voir cette langue officielle se généraliser dans les écoles privées, appelées elles aussi à contribuer à l’effort de formation déployé par les AREF et l’IRCAM.

Évoquant sa décoration par SM le Roi Mohammed VI du Ouissam Al Moukafaa Al Wathania de troisième classe (Officier) lors de la cérémonie de présentation du bilan d’étape et du programme exécutif dans le domaine du soutien à la scolarité et de la mise en oeuvre de la réforme de l’éducation et de la formation, l’enseignante s’est félicitée des initiatives du Souverain visant à promouvoir la langue amazighe et à encourager ceux qui œuvrant pour son rayonnement.

Elle a de même mis l’accent sur l’impératif d’améliorer le contenu pédagogique de ce type d’enseignement, tout en privilégiant la centralité du débat autour de la loi organique relative à la langue amazighe et de son adéquation avec le contenu des dispositions de la Constitution de 2011, relevant que cette langue constitue un patrimoine cher pour tous les Marocains sans exception qu’il convient d’intégrer dans tous les domaines de la vie, précisément celui de l’éducation.

Adnane Abbou

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