La Casablancaise, mémoire de championnes

Le 8 mars constitue une fête mondiale des femmes pour l’égalité des droits ; le sport en est un.

Au Maroc, les sportives sont nombreuses à célébrer cette journée mondiale, et avec elles les championnes et les stars qui gardent de beaux souvenirs du fief de leurs entrainements et compétitions passées, La Casablancaise. A l’époque ce grand espace casablancais, vieux de plus de 80 ans, constituait la seule émancipation pour les jeunes des deux sexes voulant pratiquer le sport.

Connu sous son ancien nom de stade Lyautey, construit par les autorités françaises en 1936, La Casablancaise se trouve dans une place stratégique, située au cœur de la grande métropole. Le complexe a connu le passage de nombreux championnes et champions nationaux de différentes disciplines, notamment en athlétisme.

Malheureusement, ce mythique complexe de la métropole casablancaise, qui fut jadis le fief des grands athlètes casablancaises et casablancais se trouve aujourd’hui dans un état lamentable et déplorable. Il a été abandonné depuis bien des années, à tel point qu’il fait mal au cœur en voyant ses différentes infrastructures dans un état des plus regrettables.

Les responsables du sport marocain avaient beau parlé de la réhabilitation de La Casablancaise. Mais aujourd’hui il est appelé plus que jamais à faire peau neuve. Le ministère de tutelle parle déjà d’un budget de 46,79 millions de DH, budget global du marché de réaménagement qui a été fixé en fin décembre écoulé. La mise en œuvre de ce complexe érigé sur un terrain communal et dont la Wilaya et la Commune de Casablanca sont directement impliquées pourrait se faire sur une période étalée sur 18 mois.

Ce sera donc une très bonne chose pour le sport en général et celui féminin en particulier. Surtout que La Casablancaise reste une très belle mémoire des sportives marocaines. Sans parler des hommes qui sont également nombreux, La Casablancaise nous a vraiment donné des championnes de renommée mondiale et olympique ayant levé haut le drapeau national dans différents rendez-vous internationaux. On cite à titre d’exemple feu Fatima Aouam, ancienne championne d’Afrique à deux reprises et finaliste du 1500 m aux Jeux Olympique en 1988. La regrettée à l’âge de 55 ans a également brillé, surtout par son record du monde du double mile en 9min 39sec 42/100e qui la fit connaître aux yeux du monde entier.

Feu Aouam, qui a fait ses grands pas au WAC, son club préféré, fut ambassadrice de l’UNICEF pendant 15 ans après la fin de sa carrière. Investie dans les actions caritatives, Feu Aouam allait devenir secrétaire générale de la Fondation Jet Energy pour la promotion du sport auprès de la jeunesse. Mais ce n’est pas tout. En sa qualité de membre du CNOM elle s’efforcera d’organiser des courses pour enfants à travers différentes régions du Maroc.

Voilà pour une sportive marocaine qui a marqué son temps à La Casablancaise tout autant que d’autres anciennes championnes telles Zoubida Laayouni, plusieurs fois championne d’Afrique dans sa discipline préférée du lancer du disque.

D’autres championnes sont passées par La Casablancaise mais dans d’autres sports comme la Gymnastique… et le Volley-ball avec Touria Aarabe qui a joint l’utile à l’agréable. Ayant brillé en tant que joueuse avec plusieurs titres en main, Touria Aarabe reste la première femme marocaine à être membre de la Fédération internationale de volley-ball et du comité exécutif de la Confédération africaine de la discipline. Fondatrice et présidente du WAC section volley-ball, elle s’est investie tout au long de sa carrière en vue d’un lendemain meilleur pour le sport féminin au Maroc.

Cela sans oublier Feu Samira Zaouli, chère au TAS de Hay Mohammadi et première femme marocaine à avoir pris la présidence d’un club de football en première division…

Mais la meilleure illustration c’est Nawal El Moutawakkil , cette jeune athlète qui nous est venue du grand et ancien quartier de Bourgogne pour aller sur les traces de Laâyouni, Aouam… et bien d’autres. Nawal El Moutawakkil a fait le plein en étant la première femme arabo-africaine ayant le mérite de remporter l’or aux JO de Los Angeles en 1984 dans sa discipline préférée, les 400 m haies, passant ainsi le relais à d’autres championnes mondiales, surtout Nezha Bidouane qui allait briller de mille feux.

El Moutawakkil, qui depuis la piste de La Casablancaise allait atteindre le sommet au Maroc en devenant ministre de tutelle à deux reprises et membre influente du Bureau exécutif du Comité international olympique.

Voilà quelques belles images sur certaines sportives ayant foulé la piste de la Casablancaise pour faire le bien du sport national à l’échelon international tout en continuant de militer pour une belle et grande représentativité féminine dans les sports au Maroc, aussi bien individuels que collectifs.

Qui dit mieux ? Personne, sauf ceux qui souhaitent bonne fête à la femme à l’occasion de la célébration éternelle du 8 mars…

Que La Casablancaise fasse vraiment peau neuve, quelle retrouve vraiment sa vie nouvelle pour le bien du sport national…

Rachid Lebchir

Top