La constitutionnalisation de l’amazigh et après…

L’heure du bilan a sonné ! Dix ans après la constitutionnalisation de l’amazigh, l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) organisera ce jeudi 28 juillet, une rencontre pour braquer  les projecteurs sur  les «acquis, limites et perspectives» de l’amazigh.

Certes des avancées ont été accomplies, mais un long chemin reste à parcourir. Cette année, cette rencontre coïncide avec l’achèvement du mandat du Gouvernement et celui du Parlement. Une raison de plus pour faire un bilan du statut de l’amazigh après son officialisation dans la constitution de 2011.

Mohamed Nabil Benabdallah, Secrétaire général du  PPS, a souligné lors d’une rencontre à  Tiznit organisée par  l’association Tairi n’ouakal que le premier texte organique relatif à  l’amazighité est aux ultimes retouches préparatoires. Selon lui, cette  ébauche devait déjà être validée, mais d’autres mesures ont retardé cette opération, notamment la  nécessité de tenir en compte certaines rectifications du cabinet  royal. Ceci dit, les deux textes organiques seront présentés dans les jours qui viennent.

«Il ne faut  pas du  tout  croire que la mise en place des lois organiques inhérentes à l’amazighité est une chose aisée, car le plus difficile c’est la présente phase de l’élaboration, beaucoup plus difficile que l’officialisation elle-même», a précisé le SG du PPS.

Dans le domaine de l’enseignement, l’IRCAM souligne dans  son communiqué rendu  public à l’occasion, avoir enregistré une régression et un recul. «Dans le domaine de l’enseignement, contrairement aux recommandations de la vision du Conseil supérieur de l’éducation et de la formation et de la recherche scientifique, la généralisation de l’enseignement régresse en raison de l’insuffisance en enseignants, d’une manière générale, et de la réaffectation de nombreux enseignants spécialisés dans certaines régions», précise la  même source ».

En revanche, l’institution de tutelle s’est félicitée des avancées qui ont été enregistrées dans  les médias, notamment après le lancement de la Chaîne 8 Tamazight. Toutefois, les prescriptions des cahiers des charges des chaînes de radio et de TV ne sont toujours pas intégralement appliquées, lit-on dans le même communiqué.

Ce retard des lois organiques freine t-il l’avancement de l’amazigh ? «Le fait que le projet  de loi organique connaisse toujours un retard inexplicable freine la progression de l’amazigh dans tous  les domaines : médias, enseignement et culture. Pratiquement dans beaucoup de domaines aussi, c’est un peu l’attentisme et ça c’est préjudiciable», nous a  affirmé  Ahmed Boukous, recteur de l’IRCAM dans un entretien à Al Bayane  à  l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse organisée le 4 mai  dernier.

Mohamed Nait Youssef

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