La Cour Internationale de Justice accroit sa pression sur Israël

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

Après le mandat d’arrêt demandé par le procureur de la Cour Pénale Internationale contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, son ministre de la défense et trois dirigeants du mouvement de la résistance palestinienne Hamas, la Cour Internationale de Justice (C.I.J), qui est la plus haute juridiction de l’Organisation des Nations-Unies, a ordonné, ce vendredi 24 Mai, à Israël, d’arrêter «immédiatement» son offensive militaire contre Rafah ainsi que toute action «qui serait susceptible de soumettre le groupe des Palestiniens de Gaza à des conditions d’existence capables d’entraîner sa destruction physique totale ou partielle».

En considérant, par ailleurs, que bien que le 30 décembre dernier, l’Afrique du Sud avait déposé une plainte auprès de la C.I.J. dans laquelle elle avait accusé l’Etat hébreu de violer la convention sur la prévention et la répression du crime de génocide, ils ne pourront pas se prononcer, sur le fond de ce dossier, avant plusieurs années, les juges de la C.I.J. qui avaient reconnu, le 26 Janvier, l’existence d’un risque «plausible, réel et imminent» que les droits des Palestiniens de Gaza, à ne pas être ciblés par un génocide,  soient violés et que la situation soit «irréparable», ont donc ordonné, une nouvelle fois, à Israël, de «prendre des mesures d’urgence».

Mais s’il s’agit-là d’une très louable initiative, saluée, à juste titre, par le Hamas, qui déplore, néanmoins, qu’elle n’ait pas concerné l’ensemble de la bande de Gaza puisque, comme l’ont confirmé des journalistes de l’AFP, les bombardements sur l’enclave palestinienne de Gaza et sur Rafah s’étaient poursuivis, samedi matin, le problème repose donc essentiellement sur le fait que bien que les ordonnances de cette juridiction internationale, habilitée à trancher dans les différends entre Etats, soient «contraignantes», elle ne dispose d’aucun moyen pour les faire respecter.

Aussi, en défiant, comme à leur accoutumée, la communauté internationale alors même que les images qui lui parviennent, à longueur de journées, la mettent au courant de la réalité de la situation sur le théâtre des opérations, le ministère israélien des Affaires étrangères et le Conseil de sécurité nationale de l’Etat hébreu ont émis un communiqué commun dans lequel ils se sont permis d’affirmer, sans aucune gêne et aucune honte, qu’Israël ne met pas en péril l’existence des Palestiniens puisqu’il «n’a pas mené et ne mènera pas d’opérations militaires dans la zone de Rafah qui créent des conditions de vie susceptibles de conduire à la destruction de la population civile palestinienne, en totalité ou en partie».

C’est à croire que les 35.800 palestiniens qui, selon un dernier bilan, ont perdu la vie dans les bombardements effectués, depuis le 8 Octobre dernier, par l’armée israélienne, dans la bande de Gaza, devraient être «comptabilisés » en tant que «pertes et profits» ou, s’il en est besoin et que l’on veut faire preuve d’un humanisme teinté de cynisme, être inclus dans la rubrique « dommages collatéraux».

Pour l’heure, tout indique qu’en restant entre les mains du gouvernement le plus extrémiste de son histoire et en continuant à faire fi de la condamnation de son opération génocidaire, par les peuples du monde entier, l’Etat hébreu courrait à sa perte non sans mettre, au préalable, la planète en danger mais attendons pour voir…

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