La grand-messe déroule son tapis rouge

Festival cinéma et migration d’Agadir

Saoudi El Amalki

Dans moins d’une semaine à grands galops,  la 19ème édition du festival international de cinéma et migrations d’Agadir, allègrement attendue par les grandes foules et par les professionnels du 7ème Art de tous bords, se donnent rendez-vous du 13 au 18 de ce mois de novembre en vue de proposer une programmation envoûtante et variée, À coup sûr, le menu de cette manche qui retiendra en haleine les mordus du cinéma, regroupe, en plus  des projections de Long métrage et Court métrage en  compétition officielle, plusieurs activités parallèles non sans intérêts et passions, animées par des artistes marocains tels Driss El Maloumi et Abderazzak Zitouni, ainsi qu’africains et d’outre-mer, classées comme suit :

Des Master Class :

La réalisatrice et Productrice Française Yamina Benguigui, et le réalisateur et Producteur Belgo-Marocain Nabil Ben Yadir, offriront à leurs publics et aux professionnels de cinéma, des Master class portant sur leurs carrières dans le cinéma en France et en Belgique, aussi le grand acteur Mohamed Miftah animera un master Class pour partager sa longue expérience sur les écrans au niveau national et international. Alors que le compositeur et le musicien Driss El Maloumi emportera son public vers le « rythme de l’image », lui qui a à son actif plusieurs compositions de films nationaux et étrangers, et la réalisatrice et Scénariste, Rita El Quessar, animera son master class sur « Mémoire et héritage collectif »

Des tables rondes : 

Le thème « Exilés et réfugiés dans le monde » sera le thème d’une table ronde dont les intervenants seront : Fadwa Rajouani, chercheuse en migration et changement climatique, Fayrouz Fawzi, Professeure de la sociologie de l’immigration et Mohamed Charef, expert en migration et président de la commission régionale des droits de l’homme de Souss Massa. Après la table ronde, Fayrouz Fawzi signera son nouvel ouvrage : « L’immigration arabo-méditerranéenne au canada ». Aussi, les professionnels du cinéma auront l’occasion de débattre d’un sujet très important, dans le cadre d’une table ronde ayant pour thème : « la production et la coproduction cinématographique : Quels enjeux pour un meilleur accompagnement du secteur », un panel de producteurs et réalisateurs nationaux et étrangers et certains élus auront à intervenir sur le sujet. Pour ce qui des conférences le public est au rendez-vous avec le Chroniqueur, essayiste, Driss Ajbali, qui va présenter et signer son récent essai « Éric Zemmour, un outrage français ». De même, le journaliste, écrivain et critique de cinéma Hassan Naraiss, va animer une conférence sur : Humour et comédie dans les expressions artistiques, à la même occasion il signera son ouvrage « « Restez chez vous ». « Le Nouveau projet de loi relatif à l’industrie cinématographique au Maroc » fera l’objet de la conférence de Mohamed Boutaleb : Ex-Ministre des énergies et des Mines/ producteur. Et une conférence autour de : « l’adaptation cinématographique des romans » avec Sanae Ghouati : Professeur universitaire, Membre de la Fondation des musées du Maroc.

Des Rencontres :

– Rencontre littéraire autour des œuvres de Bahaa Trabelsi: Journaliste écrivaine et scénariste.

– Rencontre artistique autour du Cinéma Marocain avec Nour-Eddine Lakhmari : Réalisateur Maroco-Norvégien.

 Dans la rubrique panorama des films hors compétition, les festivaliers sont conviés à suivre le cycle de l’acteur et réalisateur Mohamed Miftah et le cycle de l’acteur et réalisateur Driss Roukhe, dans le cadre des quels plusieurs projections de leurs films sont programmées.

A travers la rubrique « le cinéma en Audio description » le festival, propose lors de cette édition, la projection du film « l’orchestre des aveugles » de Mohamed Mouftakir selon la technique de l’audio description destinée à permettre aux malvoyants de savourer la magie d’un film de cinéma Marocain porté par la voix du journaliste et spécialiste de l’audio description Mohamed Amoura.

C’est encore une édition qui représente un défi promotionnel de la culture à travers le 7ème Art qui prône les valeurs de partage et d’échanges, et que l’association « l’initiative culturelle » organise, cette année, en partenariat avec le ministère de la Jeunesse, la Culture et la Communication ; le conseil de la région Souss Massa ; la Wilaya de la région Souss Massa ; le conseil préfectoral d’Agadir Ida Outanane ; la collectivité territoriale d’Agadir ; l’ARIH ; l’université Ibn Zohr, le centre WinArt et nombre de  partenaires institutionnels.

En dépit des difficultés que la présente édition aura rencontrées en matière de pénurie matérielle et de logistique technique, le festival international cinéma et migrations d’Agadir surmonte toutes ces entraves au grand bonheur des passionnés du cinéma. On saluera au passage, la foi, la résilience et la ténacité de cette pléiade de dévoués qui contre vents et marées, ont pu faire pérenniser la tradition de quasiment de deux décennies d’affilée, sans relâche. Bravo messieurs !

Les impressions :

Mohamed Charef : Expert en migrations, président de la commission régionale des droits de l’homme de Souss Massa

Le festival international cinéma et migrations symbolise bien l’ouverture du 7 ème art en particulier et l’art de manière générale sur l’environnement, la société et l’université tout particulièrement. Il incarne en fait, cette complémentarité, à travers son aura et surtout sa pérennité. La convivialité à laquelle il tient, depuis presque deux décennies maintenant, est une gageure de sa profonde attractivité exercée aussi bien sur les cinéastes, les chercheurs en la thématique proposée que les grandes foules fascinées par la magie du cinéma. Il faut tendre un vibrant hommage à l’association Initiative Culturelle d’Agadir pour cette persévérance, malgré toutes sortes d’embûches rencontrées.

Ghizlane Assif : réalisatrice, membre du jury court métrage  

Le festival que propose ses mitiateurs dans la capitale du Souss est une occasion de se rencontrer, d’échanger et de débattre la problématique migratoire, à travers les films proposés. C’est un festival riche par sa thématique qui prend de plus en plus, de l’ampleur dans sa dimension humaine et sociale. Ce phénomène de cinéma à thème représente, en effet, un plus au cinéma marocain en général, puisqu’il enrichit la culture du cinéma tant en sa dimension technique que thématique. Sur ce, on peut dire qu’on est sur la bonne voie, par cette créativité qui anime le cinéaste marocain  et la diversité qui caractérise sa production, sous tel ou tel style.

Driss El Maloumi : musicien compositeur talentueux

C’est toujours un plaisir immense de faire partie de cette pléiade d’artistes qui ornent le festival d’Agadir de la notoriété avérée qu’on lui sait. Le festival a fait ses preuves en maturité et en expertise du cinéma et d’art de manière large. Il ne fait que porter haut le paysage culturel régional, national voire international, à travers la thématique dont il détient désormais la primeur et la primauté parmi ses pairs dans le royaume. Il contribue pleinement au rehaussement du mouvement artistique d’autant plus que le cinéma englobe tous les arts et séduit les passionnés de tout acabit. Bien entendu, le festival se veut un piédestal de la thématique du phénomène migratoire, mais il est avant tout, une expression de créativité fondée sur l’esthétique, la vision et les techniques utilisées pour produire une trouvaille qui puisse saisir le récepteur dans sa globalité et diversité émotive et cognitive.

Nabil Ben Yadir : réalisateur, président du jury long métrage

Je suis vraiment impatient de retrouver le Maroc et plus spécialement le festival du cinéma et migrations, en compagnie des réalisateurs confirmés. En tant que belge-marocain, je m’impatiente donc de croiser mon expérience avec d’autres cinéastes au talent avéré. C’est pour moi une occasion de me ressourcer l’esprit et le cœur non pas seulement avec le cinéma nord africain mais également avec sous d’autres cieux, cultures et traditions. C’est vrai, le festival est bel et bien thématique et c’est ce qui fait justement sa richesse, car cela permet de voir et susciter des films précis et des thèmes déterminés. Pour ce qui est de mon film « Animal », c’est vrai, il est dur, violent voire radical, puisque ça part d’une réalité. J’ai hâte de le présenter puisque c’est la première fois que ce soit le cas au Maroc et précisément au festival d’Agadir. J’aimerais avoir le point de vue et des réactions de tirs de ceux qui vont le voir. C’est certain, c’est un film qui va faire débat.

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