La malchance rattrape la bourse d’Alger 

La place boursière d’Algérie n’arrive pas à décoller et retombe dans l’incertitude après les espoirs suscités par la nouvelle introduction en bourse.

La Bourse d’Alger a indiqué que l’opération d’introduction en Bourse de la cimenterie Aïn El Kebira par augmentation de capital, a été déclarée infructueuse et retirée. Le taux de souscription n’avait pas atteint 1% de 19 Mrds DA (152 millions d’euros) demandés. En effet, la réglementation algérienne en vigueur prévoit que les introductions en bourse doivent être annulées si le seuil de 20% du montant total de la souscription n’est pas dépassé.

Pour rappel, la société des ciments d’Aïn El-Kebira avait annoncé l’ouverture de la souscription à l’augmentation de son capital de 35%, par l’émission de nouvelles actions à prix fixe de 1 600 DA par action, durant la période allant du dimanche 15 mai au lundi 13 juin 2016 inclus. Cette souscription devait se faire à travers l’émission de 11,846 millions d’actions nouvelles. L’émission de ces actions est répartie à hauteur de 37% pour les investisseurs institutionnels tels les banques et compagnies d’assurances, 37% pour les personnes physiques, 25% pour les personnes morales et 1% pour le personnel de l’entreprise.

Il semble que le moment de cette introduction a été mal choisi : lancée concomitamment à l’emprunt obligataire interne de l’Etat, l’entrée en bourse de la cimenterie n’a pas trouvé preneur. En effet, l’essentiel de l’épargne des acteurs institutionnels est mobilisé pour l’achat d’obligations. De plus, la cimenterie Aïn El-Kebira a probablement souffert d’un déficit d’image. Peu connue, dirigée par un encadrement peu médiatique, elle n’a pas réussi à séduire l’opinion. Du moins pas au niveau souhaité.

Cela dit, le principal problème de la Bourse d’Alger réside dans le manque de liquidité des titres.Ainsi,le grand public montre très peu d’engouement et de confiance à la place algérienne. Il faut dire que la Bourse est toujours un marché naissant en Algérie. Il représente donc une nouveauté inconnue aux yeux de nombreux Algériens. Malgré des introductions précoces, notamment de l’hôtel El Aurassi en l’an 2000, très peu d’entreprises sont cotées. Les acteurs se comptent sur les doigts d’une main. En comparaison, des pays voisins comme la Tunisie et le Maroc ont des places boursières bien plus dynamiques et plus anciennes.

Kaoutar Khennach

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